Mon cousin Louison Bobet
Challenge A à Z 2022
La généalogie réserve parfois bien des surprises, et c'est en cherchant l'ascendance de mon épouse que j'ai trouvé ce cousinage. Les deux branches sont bretonnes jusqu'aux ascendants récents
La branche commune remonte à Parthenay-de-Bretagne, où est né le couple souche de nos deux branches, Bertrand SAUVÉE et Guillemette ROULLÉ.
Génération I
Bertrand SAUVÉE ° Parthenay-de-Bretagne 10 12 1662 † Gévezé 16 03 1734 |
X Gévezé (35120) 16 11 1687 |
Guillemette ROULLÉ ° Parthenay-de-Bretagne 17 06 1669 † Gévezé 27 03 1712 |
Génération II
Branche Louison BOBET Ma branche
Gillette SAUVÉE ° Gévézé 04 01 1690 † Gévezé | François SAUVÉE ° Gévezé 04 03 1701 † Gévezé 19 10 1775 |
X Gévezé (35120) 12 02 1711 | X La Chapelle-Thouarault 10 07 1725 |
Jean-Baptiste QUÉMATZ ° La Mézière (35177) 1689 | Renée REBILLARD ° La Chapelle-Thouarault (35065) 13 09 1705 |
Génération II
Branche Louison BOBET Ma branche
Justine QUÉMATZ ° vers 1728 † vers 1806 |
Anne SAUVÉE ° Gévezé 19 02 1742 † Gévezé 13 06 1814 |
X Gévezé (35120) 06 11 1753 | X Gévezé (35120) 29 01 1771 |
Jean-Baptiste LEMARCHAND ° vers 1728, † vers 1789 |
Pierre THOUAULT ° Gévezé 27 04 1743 † Gévezé 22 05 1784 |
Génération IV
Branche Louison BOBET Ma branche
Pierre LEMARCHAND, laboureur ° Gévézé 1302 1758 † La Chapelle-des-Fougeretz (35059) 30 07 1812 |
Angélique THOUAULT ° Gévezé (35120) 03 04 1784 † Parthenay-de-Bretagne (35216) 14 03 1840 |
X Pacé (35210) 25 pluviôse An II |
X Gévezé (35120) 29 04 1806 |
Jeanne Marie GUILLEMOIS ° Pacé (35210) 11 09 1757 † La Chapelle-des-Fougeretz (35059) 05 09 1818 |
Jean-Julien AMICE ° Vignoc (35356) 31 10 1780 † Parthenay-de-Bretagne (35216) 02 01 1846 |
Génération V
Branche Louison BOBET Ma branche
Pierre Gabriel LEMARCHAND cultivateur °La Chapelle-des-Fougeretz (35059) 14 thermidor An VII † La Chapelle-des-Fougeretz (35059) 27 08 1837 |
Laurent AMICE, laboureur ° Gévezé (35120) 01 03 1816 † après 1869 |
X Pacé (35210) 15 10 1824 |
X avant 1848 |
Jeanne Perrine PHILOUZE ° Pacé (35210) 09 11 1791 † La Chapelle-des-Fougeretz (35059) 28 02 1851 |
Marie PIGUEL ° Vignoc (35356) 06 02 1819 † après 1869 |
Église Saint-Pierre-ès-Liens de Vignoc Par Pymouss — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9828806
Génération VI
Branche Louison BOBET Ma branche
|
Génération VI
Branche Louison BOBET Ma branche
Rose Marie Julienne GUILLEMOIS °La Chapelle-des-Fougeretz (35059) 29 01 1852 † Pacé (35210) 29 06 1883 |
Louis Pierre Marie AMICE ° Vignoc (35356) 02 04 1870 † ?
|
X Pacé (35210) 08 11 1876 | X Guipel (35128) 12 10 1908 |
Pierre Marie LOUAZON, charron ° Pacé (35210) 21 10 1840 † après 1890 |
Anne-Marie Joseph BEILLARD ° Guipel (35128) 12 03 1880 † ? |
Génération VII
Branche Louison BOBET Ma branche
Marie-Ange LOUAZON, couturière ° Pacé (35210) 29 05 1880 † Pacé (35210) 22 12 1937 |
Marcelle Adrienne AMICE
|
X Pacé (35210) 16 11 1904 | X Guipel (35128) 19 07 1938 |
François Marie BOBET débitant, boucher ° Mordelles (35196) 14 08 1876 † Pacé (35210) 29 12 1940 |
Jean Pierre Marie GENDROT employé de chemin de fer
|
Génération VIII
Branche Louison BOBET Ma branche
Louis Pierre Marie BOBET, boulanger ° Rennes (35238) 07 03 1900 † Vincennes (94080) 09 11 1983 |
Janine Marie-Françoise GENDROT
|
X Gévezé (35120) 08 03 1923 | X 1990 |
Céline Maria LEMÉTAYER Geveze ° (35120) 17 12 1899 † Vincennes (94080) 02 06 1966 |
Jean-Marc CARON
|
Génération IX
Branche Louison BOBET
Louis Pierre Marie BOBET dit Louison, champion cycliste |
° Saint-Méen-Le-Grand (35920) 12 03 1925 |
† Biarritz (64122) 13 03 1983 |
Sa carrière sportive
Louison Bobet est né à Saint-Méen-le-Grand, où ses parents avaient emménagé deux ans avant sa naissance, après s'être mariés en mai 1923, à Gévezé, village d'origine de sa mère. Louis Bobet père était lui de Pacé, où son père était boucher.
Louison, dans son enfance, travaillait comme mitron dans la boulangerie familiale et effectuait les livraisons à bicyclette. Pour son certificat d'études, son père lui achète son premier vélo de courses. C'est sur ce vélo qu'en 1938, il participa à sa première course, le Premier pas Dunlop, qui se courait à St-Méen, et était réservé aux coureurs de 16 à 18 ans, et licenciés à l'Union Vélocipédique de France. Bien qu'il n'ait pas l'âge requis, et sans licence, il fit la course sans dossard et termina 17ème. Par la suite il viendra à considérer le cyclisme plutôt comme un loisir, et pratiquera assidûment le ping-pong, sport dans lequel il deviendra l'un des meilleurs juniors français.
Son père l'engage dès ses 14 ans comme brigadier à la boulangerie. Il est encore frêle et le travail physique qui lui incombe ne lui permet pas de faire beaucoup de courses. Néanmoins, il s'intéresse de près aux courses cyclistes, qui le passionnent. Il est un grand fan de Jean Fontenay, un coureur breton, qu'il rencontre en 1939, lorsque ce dernier remporte le Grand prix de Saint-Méen.
Il va aussi le rencontrer sur les étapes bretonnes du Tour de France 1939, alors qu'il venait de prendre le maillot jaune lors de la seconde partie de la 2ème étape Vire-Rennes en terminant 2ème derrière son équipier Éloi Tassin, de l'équipe de l'Ouest.
Premiers résultats probants
Louison continue à s'entraîner, mais le travail harassant à la boulangerie et les débuts de la Seconde guerre mondiale le détournent petit à petit de son sport favori. En 1942, toutefois, il participe à une course de non-licenciés à Montauban-de-Bretagne. Il crève et finit par rejoindre le peloton après plusieurs tours de circuit en solitaire, et, juste avant le dernier tour, il place une attaque qui lui assure suffisamment d'avance pour emporter la victoire.
En 1943, il devient licencié au Cyclo-Club Rennais et prépare activement le Premier Pas Dunlop (c'est cette même course qu'il disputa en 1938, sans licence ni dossard). Cette course est fractionnée en plusieurs parties. Il se classe second de la première partie, une course départementale disputée à Bédée, quatrième de la finale régionale à Rennes. Il est donc ainsi sélectionné pour la finale de Montluçon, dans l'équipe bretonne. Mais il s'épuise à rouler trop souvent en tête du peloton, et il manque de forces dans le final. Il terminera 6ème de la course finalement remportée par Raphaël Géminiani. Les deux coureurs seront ensuite coéquipiers dans le Tour de France.
Trop généreux en course, manquant souvent de ruse, il ne s'économise pas assez et finit par être souvent battu au sprint. De plus, il est toujours employé à la boulangerie, et ses performances s'en ressentent. Il gagne néanmoins sa première course de licencié en 1943 à Lamballe. Les premiers succès de son fils incitent son père à le décharger un peu de ses tâches à la boulangerie. Il remporte ainsi quelques courses en junior, comme le Grand Prix de Romillé en mai 1944.
N'oublions pas qu'en cette période, la France est occupée. Louison et son père rejoignent la résistance. Il rejoindra les FFI en août 1944, il sera chargé du transport des messages pour la Résistance. Il sera ensuite mobilisé au 41ème d'Infanterie de Rennes, dans lequel il intégrera le 3ème bataillon qui combattra contre la poche de Lorient. Le bataillon est stationné à Locoal-Mendon, où Louison rencontrera sa future épouse, dont les parents tiennent l'épicerie du village. Il sera démobilisé en 1945.
L'année de sa démobilisation, en 1945, il participe au Petit Palais à Paris au championnat de France de tennis de table, son autre spécialité sportive, où il atteindra les 32ème de finale. L'entraînement cycliste ne sera repris qu'au printemps 1946. De retour à la compétition, il dispute quatorze courses où il va crever dans chacune d'elle ! Désespérant ! Toutefois, l'entreprise Stella, fabricants de cycles à Rennes, suivait toujours le coureur, et se charge de lui trouver un masseur. Ce sera Raymond Le Bert, le soigneur du Stade Rennais.
1946 Champion de France amateur
Lors du Championnat de Bretagne, en 1946, il est battu au sprint par Raymond Scardin. Cette seconde place, si elle ne satisfait pas le coureur, lui vaut néanmoins d'être sélectionné pour le Championnat de France amateur. Celui-ci se déroule à Vincennes, sur la piste de La Cipale, le 11 août 1946. Louison Bobet gagne le titre, il parcourut les 175 km de la course en 4h et 14 mn, et gagna avec 4 secondes d'avance sur le second, Gustave Imbert.
Il gagnera aussi cette même année le Grand Prix de Carnac. Fin août, il sera aligné sur le Tour de l'Ouest au sein d'une équipe de jeunes coureurs bretons, dirigée par Paul Le Drogo et Raymond Le Bert. Il terminera 12ème, et premier coureur de sa formation, dans cette course gagnée par Pierre Brambilla. Ce sera sa dernière année comme amateur. Il se marie le 24 septembre 1946 à St-Méen avec Christiane Tardiff.
1947 Premier Tour de France
Sa première année comme coureur cycliste professionnel commence, dans l'équipe "Stella", également dirigée par Paul Le Drogo. La préparation de la saison cycliste se fait, dans le milieu professionnel, principalement sur la Côte d'Azur. Bobet ne déroge pas à la règle, et court le Grand Prix de Nice dans le quel il se classe 8ème, et celui de Cannes, qu'il termine à la 5ème place. Malgré ces débuts encourageants, il commet néanmoins encore des erreurs, produit souvent des efforts inopportuns, et manque d'endurance. Il court ensuite Paris-Roubaix, qu'il abandonne, transi de froid. Puis vient le Circuit des Six Provinces, une course à étapes pour les jeunes coureurs professionnels. Handicapé par des crevaisons dans la première étape, il attaque dans la dernière et passe en tête du col du Berthiand. Il terminera 7ème, et vainqueur du Grand Prix de la Montagne. La presse salue son exploit, Louison ayant participé à cette épreuve sans aucune aide extérieure.
Il confirmera ses bonnes dispositions sur les Boucles de la Seine. Dès le début de la course, il figure dans une échappée d'une quinzaine de coureurs, parmi lesquels Louis Caput, le champion de France, réduite à sept au ravitaillement, puis à quatre au pied de la côte de Meulan. Bobet attaque plusieurs fois, et finit par décrocher Louis Thiétard, son dernier accompagnateur, à 70 km de l'arrivée. Il ne faiblira pas et gagnera la course avec 6 minutes d'avance sur le second, Lucien Tesseire.
Parmi les suiveurs de cette épreuve, Léo Véron, le directeur de l'équipe de France, sera impressionné par sa performance, et le retiendra comme équipier de René Vietto, le leader de l'équipe de France, pour le tour 1947. Mais avant le départ du Tour, Bobet dispute encore quelques courses, il sera cinquième de Paris-Nantes, et devra abandonner le Championnat de France, suite à une défaillance.
Le Tour de France 1947 sera le premier disputé après-guerre, le dernier ayant eu lieu en 1939, au début des hostilités. Bobet dispute à 22 ans, sa première Grande Boucle. Distancé dans les premières étapes, il se rattrape entre Lyon et Grenoble, première étape des Alpes, où il attend René Vietto, son leader, qui était à la peine. Il paye son effort le lendemain dans le Galibier où il subit une défaillance. Toutefois, il retrouve la forme dans la 9ème étape, il se distingue dans la montée du Col de Vars. Mais une chute, qui va le laisser lourdement blessé au coude et au genou, le contraindra à l'abandon.
Après trois semaines de repos, il dispute les trois étapes de la Course à la Mer, qu'il remporte, et le Tour du Finistère, qu'il gagne aussi. Et il termine saison par une 7ème place au Tour de l'Ouest.
Il gagnera encore d'autres courses cette année-là : Grand Prix de Saint-Méen-le-Grand (chez lui !), le Prix Arental à Dinan le 17 août, et deux courses en association avec son frère Jean : l'Américaine, et la Poursuite à deux, à Vannes.
1948
Cette année 1948 débute mal pour notre champion, qui se casse la clavicule dans la course Paris-Roubaix, et obtient des résultats mitigés sur les autres épreuves qu'il dispute. Néanmoins, Maurice Archambaud, le nouveau directeur de l'équipe de France, va le sélectionner comme équipier des deux coureurs "protégés" René Vietto et Jean Robic, vainqueur du Tour l'année précédente.
Dès le départ du Tour, Louison Bobet se fait remarquer. Il termine second au sprint dans la 2ème étape, derrière l'Italien Vicenzo Rossello. Il endosse son premier Maillot Jaune le lendemain, entre Dinard et Nantes, dans une échappée à douze, étape remportée par Guy Lapébie. Il le perdra dès le lendemain au profit du Belge Roger Lambrecht. Mais il ne s'avoue pas vaincu, et retrouve sa tunique dans la 6ème étape, à Biarritz. Il la remporte, et la bonification d'une minute lui octroie 11 secondes d'avance sur le Belge. Toutefois, des ennuis de santé vont encore venir perturber Louison Bobet dans les étapes suivantes. Des furoncles recouvrent son corps, et les attaques incessantes de Gino Bartali et de Roger Lambrecht menacent sa première place, entre Pyrénées et Alpes. De plus, ses équipiers, qui le trouvent trop inexpérimenté, ne l'aident pas beaucoup, de même que Maurice Archambaud, le directeur sportif, qui ne croit pas en ses chances. Ils seront vertement tancés pour cela dans le journal Miroir-Sprint, par le journaliste Jean Leulliot :
L'équipe de France comprend un ramassis de vedettes toutes aussi égoïstes [...] Possédant tous une tête de turc ou un crâne de buis, ils n'ont jamais entouré ni aidé Bobet comme ils auraient dû le faire.
Dans l'étape suivante entre Cannes et Briançon, Bartali attaque de nouveau. Bobet casse son vélo dans le col d'Allos, et attend la voiture de dépannage de Maurice Archambaud. Toutefois, le seul vélo disponible est celui de Robic, loin d'être à la taille de Louison. Celui-ci perd donc 18 mn et 45 sec sur Bartali. Son Maillot Jaune lui tombera des épaules le lendemain, entre Briançon et Aix-les-Bains, au profit de Bartali, qui gagne sa troisième étape consécutive.
Le Tour se terminera en calvaire pour Bobet, qui souffre toujours de ses furoncles. Il sera dépassé au classement final par Brick Schotte et Guy Lapébie, et finira donc à la quatrième place de ce Tour de France, le deuxième remporté par Gino Bartali, dix ans après sa première victoire avant-guerre en 1938.
Néanmoins, sa popularité est telle que le public lui fit une ovation à l'arrivée du Tour au parc des Princes. De plus, cette édition du Tour de France était pour la première fois dotée d'une prime journalière au porteur du Maillot Jaune, et Louison reçut donc un gain total de 435 280 Frs.
En fin de saison, il termine en 7ème position le Grand Prix suisse contre la montre, à Zurïch, remporté dans son pays par Ferdi Kübler. Il gagne, avec ses coéquipiers André Mahé et Gaston Dupuy, le Grand Prix de l'Équipe. Il se classera 11ème au Tour de Lombardie, il ne put suivre Fausto Coppi qui l'emporte.
Une bonne nouvelle familiale viendra clôturer cette année 1948 : la naissance de sa fille Maryse le 2 décembre.
1949 Année de transition
Bobet dispute en début d'année deux critériums en Algérie, et il prend deux fois la seconde place au grand Prix de l'Écho d'Oran et à Aïn-Témouchent. Il termine 9ème de la Flèche Wallone et il abandonnera dans le Dauphiné Libéré. Le nouveau directeur de l'équipe de France, Georges Cuvelier, le retient quand-même pour courir le Tour. Mais il n'a décidément pas la forme cette année là, il souffrira d'un anthrax à la cuisse et de ganglions à l'aine, et abandonnera, ainsi que quatre de ses coéquipiers, dans la 10ème étape San-Sebastian-Pau. Il se remettra en forme quelques semaines après, pour disputer, en leader de l'équipe Stella, le Tour de l'Ouest. Dans la 4ème étape, il lance une échappée, accompagné de son coéquipier Marcel Dussault, il termineront tous les deux ensemble, Bobet laissera la victoire à Dussault, mais endossera le Maillot Jaune qu'il gardera jusqu'à la fin de l'épreuve.
Louison Bobet n'est pas retenu cette année là dans la sélection pour le Championnat du Monde, et il dispute le Critérium des As, qu'il va remporter devant Fausto Coppi. Les deux coureurs sont amis, et Bobet accompagnera Coppi en Italie pour s'inspirer des méthodes d'entraînement du champion italien.
1950 Champion de France
Au début de l'année 1950 il remporte le Grand Prix de l'Écho d'Alger devant son coéquipier André Mahé. Il n'est pas au mieux de sa forme et se contente des places d'honneur dans Paris-Roubaix et Paris-Tours. Il abandonne sur les Boucles de la Seine, mais il se prépare minutieusement avec son masseur Raymond Le Bret pour son prochain objectif de la saison, le Championnat de France. Sur le circuit de Montlhéry, il se retrouve dans le dernier tour avec deux autres échappés, Camille Danguillaume et Antonin Rolland. Ces deux derniers vont chuter lors d'un accrochage entre deux motos suiveuses, et Bobet finira seul et endossera son premier maillot Tricolore professionnel. Hélas, sa joie sera de courte durée, car neuf jours plus tard, Camille Danguillaume succombera à la fracture du crâne causée par cette chute.
Bobet participera au Tour de Suisse, mais devra abandonner sur chute à l'avant-dernière étape. Il sera néanmoins engagé par Jean Bidot, le nouveau directeur de l'équipe de France, pour participer au Tour de France 1950.
Avec son maillot tricolore sur les épaules, il fait bonne figure dans les premières étapes, et se hisse sur la seconde marche du podium à l'arrivée à Saint-Gaudens, en profitant de l'abandon de Gino Bartali et de la plupart de l'équipe italienne. Mais il sera malade entre Perpignan et Nîmes et sera largement distancé. Toutefois, il trouve un regain d'énergie sur l'étape qui arrive à Nice, où il finit second, battu au sprint par Ferdi Kübler, le futur vainqueur. Il gagne l'étape de montagne Gap-Briançon en distançant tous ses adversaires dans le col d'Izoard, pour accéder à la seconde marche sur le podium à l'arrivée. Le lendemain, il attaque pour essayer de ravir le maillot jaune à Ferdi Kübler. Il possède jusqu'à quatre minutes d'avance dans la montée de Saint-Nizier-du-Moucherotte, mais il faiblit et sera rattrapé et dépassé par Kübler qui a refait son retard. À l'arrivée à Saint-Étienne, Géminiani remporte l'étape devant Kübler, Bobet termine à plus de cinq minutes, et perd sa deuxième place au profit de Stan Ockers. Louison terminera néanmoins sur le podium à la troisième place, à l'arrivée de ce Tour de France, et gagne le Grand Prix de la Montagne.
Après le Tour, Bobet finit 5ème du Championnat du Monde, dans un groupe d'échappés, et gagne de nouveau le Critérium des As. Des soucis mécaniques lui ôteront toutes chances de bien figurer dans les tours du Piémont et de Lombardie.
1951 Champion de France encore
Au début de l'année 1951, un heureux événement vient donner de la joie dans la famille, la naissance de son second enfant, Philippe, le 5 janvier.,
L'équipe Stella n'a pas voulu aligner ses deux coureurs, Louison et Pierre Barbotin dans Milan-San-Remo en ce début d'année. Tenant toutefois à y participer, les deux compères mettent à profit les nombreuses relations de leur masseur Raymond le Bert pour se faire engager sur cette course dans l'équipe italienne Bottecchia. Après les différentes ascensions du tracé, ils se retrouvent seuls en tête, et Louison bat au sprint son compagnon d'échappée Barbotin. Il gagne ainsi sa première grande classique.
Dans le Critérium National, on prend les mêmes et on recommence ! Bobet gagne après la chute de Barbotin à quelques centaines de mètres de la ligne. Sur Paris-Roubaix, retardé par une crevaison, il rejoint le groupe des favoris, duquel s'échappe vite Antonio Bevilaqua, qui va gagner, tandis que Bobet règle au sprint Rik van Steenbergen pour la deuxième place.
Il court la Flèche Wallone (4ème), Liège-Bastogne-Liège (7ème) et participe à son premier tour d'Italie, dans l'équipe Bottecchia. Cinq minutes de pénalités encourues pour avoir emprunté une roue à un coéquipier, ce qui était alors interdit par le règlement, ne lui ont pas permis de disputer la victoire. Il a malgré tout gagné une étape à Cortina d'Ampezzo, et terminera 7ème du Giro, en gagnant le Grand Prix de la Montagne.
ll conservera son Maillot tricolore de Champion de France, en gagnant en solitaire sur le circuit de Montlhéry.
Sur le Tour de France, il sera, cette année là, un coureur "protégé" ainsi que Raphaël Géminiani. Mais cette épreuve ne va pas lui réussir, les meilleurs restent groupés au classement général jusqu'à la 7ème étape, mais le Suisse Hugo Koblet remporte celle-ci, contre la montre entre La Guerche-de-Bretagne et Angers. Bobet se classe second à près d'une minute de Koblet. Celui-ci va aussi gagner l'étape Brive-Agen, et va s'envoler dans les Pyrénées. Louison ne parvient pas à suivre les favoris, mais il gagne quand même son étape, la 17ème, entre Montpellier et Avignon, qui passait pour la première fois par le mont Ventoux. Il perdra encore du temps dans les Alpes et le contre la montre entre Aix-les-Bains et Genève. Il finira à la 20ème place de ce tour à 1h 24 mn et 9 s du vainqueur Hugo Koblet.
Il gagnera en fin de saison le Tour de Lombardie devant Guiseppe Minardi et Fausto Coppi. Cela lui permettra d'empocher le Challenge Desgranges-Colombo, qui récompense le coureur qui a marqué le plus de points dans les différentes épreuves de la saison.
1952, résultats mitigés
Au début, tout va bien. Bobet enchaîne les victoires : Grand Prix de Cannes, Critérium des Nations, et Paris-Nice où il gagne quatre étapes. Dans le Tour des Flandres, il s'échappe en solitaire mais sa chaîne se bloque à 11 kilomètres de l'arrivée et il voit la victoire le fuir. Il court ensuite Paris-Roubaix (7ème), Liège-Bastogne-Liège (4ème) le Midi-Libre (2ème). Une angine lui fait abandonner le Dauphiné Libéré, et une affection nasale l'empêche de respirer normalement, il renonce au Tour de France pour se faire opérer. À sa reprise de la compétition, en fin de saison, il termine à la 8ème place le Championnat du Monde, et à la seconde au Critérium des As, avant de remporter le Grand Prix des Nations, 140 km contre la montre. Puis en fin d'année, il fait 3ème au Grand Prix de Lugano et 9ème au Tour de Lombardie.
1953 Vainqueur du Tour de France
La saison 1953 commence par les Six jours de Paris, afin de préparer le Tour de France. Il termine à la quatrième place, associé à son équipier Émile Carrara. Puis il prend la 4ème place du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix. Il termine troisième du Tour de Romandie, après avoir gagné la dernière étape. Marcel Bidot, qui dirige l'équipe de France sur le Tour de France et le Giro, l'engage sur ce dernier, comme leader de l'équipe. Mais il sera très vite handicapé par un problème de santé, le frottement de son cuissard provoque une induration à la cuisse droite. Il est contraint de continuer, lié qu'il était avec les organisateurs par des engagements financiers. Un abcès vient en plus compliquer les choses, et il abandonnera dans la dernière étape.
Des séances d'ultrasons viennent à bout des ses ennuis de santé, et il s'aligne sur le Championnat de France. Il s'échappera avec son frère Jean Bobet, mais prendra finalement la 3ème place, en laissant la victoire à Raphaël Géminiani.
Il confirme donc sa participation au Tour de France, qu'il abordera, comme Lucien Teissère et Raphaël Géminiani, en coureur "protégé". Il termine la première étape au sein du peloton, à dix minutes des échappés, parmi lesquels se trouve son principal rival, Jean Robic, qui court pour l'équipe de l'Ouest. Une nouvelle induration le gêne et son médecin personnel doit intervenir au Mans avant le départ de la 7ème étape. Des doutes se forment dans les milieux de la presse sur sa capacité à parvenir au bout de la course. Un abcès sera de nouveau soigné à Pau par son médecin, et il terminera 5ème de la première étape pyrénéenne, à Cauterets. L'un des favoris, ancien vainqueur, Hugo Koblet, abandonnera suite à une chute dans la descente de l'Aubisque. Bobet prendra seconde place le lendemain à Luchon, derrière Robic, vainqueur de l'étape, qui lui reprends encore du temps, et endosse le Maillot Jaune. Bobet est cinquième au général, à neuf minutes du leader. Le patron de l'équipe, Marcel Bidot, met au point une stratégie pour piéger le leader. Celle-ci consiste à lancer une attaque entre Albi et Béziers, et ça va fonctionner. Robic est distancé, et victime d'une chute, prendra 45 minutes de retard et sera non partant le lendemain. Jean Malléjac devient Maillot Jaune. Un conflit se développe au sein de l'équipe de France, quand deux équipiers, Nello Lauredi et Raphaël Géminiani lui "font le sprint" le privant ainsi des bonifications qui auraient pu l'aider. Sur l'intervention de Marcel Bidot, tout rentre dans l'ordre.
À l'abord des Alpes, Bobet pointe à 3 mn 13 s du leader Jean Malléjac. Il attaque dans le col de Vars, rejoint Adolphe Delleda, son équipier, parti en éclaireur à l'avant et se détache dans l'Izoard. Vainqueur en solitaire à Briançon, il endosse le Maillot Jaune avec 8 mn d'avance sur Malléjac. Il gagne ensuite l'étape contre la montre entre Lyon et Saint-Étienne, deux jours avant l'arrivée. Il gagne ainsi son premier tour de France, le premier pour un coureur de l'équipe de France depuis Roger Lapébie en 1937.
La fin de la saison le voit encore gagner pour la troisième fois le Critérium des As et terminer huitième au Championnat du Monde.
1954 Tour de France et Championnat du Monde
La victoire dans le Tour de France a rendu Bobet beaucoup plus serein, et l'a rassuré en faisant disparaître ses derniers doutes. Néanmoins, ses premiers résultats de la saison sont mitigés. Il termine 11ème du Critérium National, 13ème de Milan-San-Remo, et 14ème du Tour des Flandres. Il crève sur Paris-Roubaix, et termine 5ème du Dauphiné Libéré après avoir gagné la 7ème étape au sprint à Digne.
Le Tour de France partait cette année là d'Amsterdam, et Bobet figurait parmi les favoris en tant que tenant du titre. Ses principaux concurrents sont les Suisses Ferdi Kübler et Hugo Koblet. Louison gagne la 2ème étape à Lille, et prend le Maillot Jaune lors de la 4ème étape contre la montre par équipe, dans laquelle la France termine 2ème à quelques secondes des Suisses. Il le reperd lors de la 8ème étape, où le Néerlandais Wout Wagtmans le récupère. Soucieuse de conserver le maillot le plus longtemps possible, l'équipe néerlandaise fera souvent alliance avec l'équipe de France contre les attaques des Suisses. Les étapes pyrénéennes sont bien contrôlées par ses équipiers, mais Bobet sera victime d'une fringale dans l'étape Pau-Luchon et laissera le maillot à Gilbert Bauvin.
Dans cette étape, Kübler perdra 11 minutes, et Koblet, encore plus loin, abandonnera le lendemain. Dans l'étape Toulouse-Millau, Jean Malléjac et Louison Bobet plaçent une attaque. Si Kübler finit premier de l'étape, Bobet récupère son Maillot Jaune aux dépens de Bauvin. Celui-ci s'effondrera dans l'étape Le Puy-Lyon, et Kübler restera donc le seul adversaire du Breton. Plus personne ne viendra l'inquiéter, après qu'il ait fait, comme l'année précédente, le "show" dans l'Izoard, et gagné en solitaire à Briançon, et qu'il termina en vainqueur l'étape contre la montre Épinal-Nancy. Il remporte ainsi son second Tour de France consécutif, en laissant le second Ferdi Kübler à plus d'un quart d'heure.
Le Championnat du Monde avait lieu, trois semaines après le Tour, en Allemagne. Sous la pluie, Bobet se retrouve en tête avec le Suisse Fritz Schaer. Il va crever, mais il finira par rattraper et lâcher son adversaire au pied de la dernière côte du parcours, et endossera le maillot de Champion du Monde.
En septembre, Bobet quitte Stella, l'équipe de ses débuts, mais dont les moyens techniques étaient un peu limités, pour signer chez Mercier. La marque de cycles "Louison Bobet", filiale de Mercier, est créée à cette occasion.
Il terminera second de Paris-Tours, la première course sur laquelle il endosse le maillot de sa nouvelle équipe. Il sera ensuite associé à Jacques Anquetil pour disputer le Trophée Baracchi, qu'ils termineront à la deuxième place derrière les Italiens Fausto Coppi et Riccardo Filippi.
Il décide ensuite de s'attaquer au record de l'Heure, duquel Coppi est titulaire depuis 12 ans, au vélodrome Vigorelli de Milan. En avance sur Coppi au début, il perd petit à petit du terrain et abandonne au bout de 39 minutes. Sa saison de terminera par des exhibitions Vélodrome d'Hiver, au cours desquelles il battra Anquetil dans une course d'omnium.
1955 3ème Tour de France
En ce début d'année 1955, Bobet se montre très tôt en forme. Sur Paris-Nice, il se consacre à assurer la victoire finale de son frère Jean, revêtu du Maillot Jaune dès la première étape. Celle-ci assurée, il ne prendra pas le départ de la dernière étape, se réservant pour Milan-San-Remo. Il ne réussira pas à la remporter, finissant 11ème, mais son frère Jean Bobet montera sur le podium à la 3ème place. Louison remporte néanmoins le Tour des Flandres. Emmené par Bernard Gauthier, son équipier, il bat au sprint Hugo Koblet et Rik van Steenbergen. Toujours en forme, mais préférant se ménager en vue du Tour de France, il prendra des places d'honneur sur le Critérium National (4ème) et Paris-Roubaix (3ème). Il remporte toutefois le Tour du Luxembourg, après avoir gagné la deuxième étape, et s'impose dans le Dauphiné Libéré après avoir gagné trois étapes. Il partait favori pour le Championnat de France, mais fut battu au sprint par André Darrigade.
Il est bien sûr, en tant que double tenant du titre, sélectionné pour le Tour de France. Il sera le leader de l'équipe de France dans laquelle son frère Jean est aussi sélectionné, ainsi que Bernard Gauthier et Raphaël Géminiani. Bobet ne tarde pas à faire parler la poudre : dès la 3ème étape en direction de Namur, il s'échappe dès le départ. Rejoint sur la fin par quelques coureurs, il les bat au sprint. Le lendemain, c'est un coéquipier, Antonin Rolland, qui revêtira le Maillot Jaune. Dans l'étape alpestre entre Thonon-les-Bains et Briançon, Charly Gaul, coureur luxembourgeois, s'échappe et relègue Louison Bobet à plus de 16 minutes. Il renouvelle ses attaques, et sur la route de Monaco, il s'échappe. Mais l'équipe de France veille au grain, et ramène Bobet sur l'échappé. Raphaël Géminiani gagne cette étape. Cependant, la blessure à la selle de Bobet l'inquiète car elle le gêne fortement. Elle ne l'empêchera pas toutefois de s'échapper dans le Ventoux et de franchir la ligne en tête à Avignon. Si Antonin Rolland conserve son Maillot Jaune, Bobet remonte à la seconde place à moins de 5 minutes. Dans la première étape pyrénéenne, de Toulouse à Saint-Gaudens, par les cols d'Aspin et de Peyresourde, Géminiani aide Bobet à rattraper Gaul seul à l'avant. Louison lâche finalement le reste des coureurs, mais il crève à 10 km de l'arrivée. Charly Gaul gagne l'étape, mais Bobert reprend le Maillot Jaune. Sa blessure à la selle le faisant toujours souffrir, il subit les attaques du Belge Jean Brankart, qui gagne l'étape de Pau, et celle, contre la montre, à Tours la veille de l'arrivée. Mais Bobet garde son bien sur les épaules, et gagnera ainsi son 3ème Tour de France. S'il égale le Belge Philippe Thys (vainqueur en 1913, 1914 et 1920) quant au nombre de victoires, il sera le premier à gagner trois fois consécutives. Philippe Thys sera d'ailleurs présent pour accueuillir le vainqueur, et ils feront un tour d'honneur ensemble au Parc des Princes.
Ce Tour de France 1955 sera sa dernière course de l'année, car sa blessure à la selle doit être opérée d'urgence. Le médecin qui examine Bobet trouve l'état du coureur sévère, compte tenu de l'étendue de la blessure, et l'opération est absolument nécessaire, la vie du coureur en dépend. Louison profite de ses longs mois de convalescence pour passer son brevet de pilote.
1956 à 1962 Fin de carrière et deniers succès.
Au début de la saison 1956, sa santé est encore fragile suite à son opération, et son médecin lui conseille de différer son retour à la compétition. Sa première sortie aura lieu le 4 mars, Gênes-Nice, il terminera 24ème de cette course gagnée par son frère Jean. Il sera 4ème du Critérium National, derrière Roger Hassenforder, Louis Caput et Jean Forestier.
Il gagnera ensuite Paris-Roubaix en battant au sprint le super favori Rik van Steenbergen. Il participera avec l'équipe de France au Tour d'Espagne, mais victime d'une grippe, il abandonnera sans avoir pesé sur la course. Puis, retrouvant la forme, il se classe second des Boucles de la Seine, et troisième du Championnat de France gagné par Bernard Gauthier. Il ne participera pas au Tour de France, et termine 1956 par deux huitièmes places, au Championnat du Monde, et au Tour de Lombardie, gagné par André Darrigade.
En 1957, il ne participera pas au Tour de France, car il est en conflit avec Jacques Anquetil, qui ne souhaite pas courir dans la même équipe que lui. Il s'aligne donc sur le Giro, dont il revêt le Maillot Rose dès la troisième étape, beaucoup trop tôt, car la montagne est loin encore. L'équipe de France surveille de près Charly Gaul, qu'elle pense être le plus dangereux, mais c'est l'Italien Nino Defilipis qui endosse le maillot rose à la 8ème étape. Bobet le reprendra à la 12ème, gagnera ensuite la 15ème, un contre la montre à Sion. Mais il le reperdra au profit de Charly Gaul qui gagne en solitaire le lendemain au sommet du Campo dei Fiori. Dans l'étape entre Côme et Trente, les Français repoussent Charly Gaul à plus de huit minutes, mais l'Italien Gastone Nencini, qui a suivi leur attaque, prend le Maillot Rose avec 19 secondes d'avance sur Bobet. Louison ne parviendra jamais à les reprendre dans les dernières étapes, et le Giro sera gagné par Nencini devant Bobet.
Bobet termine sa saison par deux secondes places, au Championnat du Monde, battu au sprint par Rik van Steenbergen, et sur Paris-Tours, battu par Alferd de Bruyne. De plus, Raymond Le Bert, son masseur depuis ses débuts décide de laisser le cyclisme et quitte donc Bobet (en fait, il sera recruté dans la nouvelle équipe de Raphaël Géminiani, ce qui entraînera la discorde entre les deux champions). Il sera remplacé par Jean-Paul Séréni.
En cette année 1958, Bobet s'aligne sur le Giro, dans lequel il finira quatrième, à plus de neuf minutes du vainqueur, Ercole Baldini. Dans les Boucles de la Seine et le Championnat de France, il attaquera sans arrêt sans faire meiux que 4ème et 6ème. Il accepte de courir le Tour de France dans la même équipe que Jacques Anquetil. Malade, ayant perdu du temps sur chute et sur crevaison dans l'Izoard, il en perdra encore et sera 13ème à 11 minutes du nouveau Maillot Jaune, l'Italien Vito Favero. Il terminera ce Tour à la 7ème place à 31 mn 39 sec derrière Charly Gaul, le vainqueur. Dans le Championnat du Monde, il sera piégé par les coureurs italiens, et terminera second derrière Ercole Baldini.
Début 1959, Bobet court le Gran Premio Ciclomotorisco, une course Rome-Naples et retour, par étapes, dont il sera le second coureur français après Robic en 1950 (Bobet 3ème derrière Fausto Coppi, 2ème), les 26 précédentes (de 1902 à 1949) avaient été gagnées exclusivement par des coureurs italiens. Robic fut le premier étranger à s'imposer, suivi de Bobet (1959 et 1960) et de Jean Graczyk en 1961, dérnière édition de cette course. Il s'aligne ensuite, pour la première fois, dans la très longue course Bordeaux-Paris, qu'il remportera, ce sera sa dernière "classique" gagnée dans sa carrière.
Dans le Tour de France 1959, il se fera très discret dans les premières étapes, sera 3ème dans la 11ème étape Bagnères-de-Bigorre-Saint-Gaudens, puis sera victime d'une défaillance dans la côte de Monsalvy, entre Albi et Aurillac, où il perdra 20 minutes. Il est distancé dans la 18ème étape et abandonnera après le col de l'Iseran ce qui sera son dixième et dernier Tour de France, qui fut gagné par l'Espagnol Federico Bahamontes, surnommé "L'aigle de Tolède".
À la fin de la saison, il courra le Trophée Baracchi, associé à Fausto Coppi. Il termineront 5èmes. Coppi décédera quelques semaines plus tard, victime de la malaria contractée lors d'un séjour en Afrique. Bobet sera très affecté du décès de son ami italien. Il écrira cette année là un livre pour la Bibliothèque Verte : Champion cycliste.
En 1960, il participe à Paris-Roubaix, où il s'échappe avec Roger Rivière, mais il ne peut suivre le rythme. Il gagnera pour la seconde fois la course italienne Rome-Naples-Rome, en remportant 6 étapes. Ce sera son plus grand succès cette année là. Il courra encore Bordeaux-Paris qu'il finira 4ème. En fin de saison, il quitte l'équipe Mercier pour l'équipe italienne Ignis, où il emmène avec lui Albert Bouvet et un jeune coureur, Joseph Velly.
En 1961, sa dernière année professionnelle, chez Ignis, il s'aligne une troisième fois su Bordeaux Paris, mais terminera second derrière le Néerlandais Wim van Est. La dernière victoire de sa carrière sera la 3ème étape du Tour de l'Aude.
Reconversion
Bien qu'ayant décidé de courir une année de plus, il devra y renoncer, un grave accident de la route va l'en empêcher. De retour de Bruxelles, le 15 décembre 1961, la voiture conduite par son frère Jean sort de la route dans un virage. Louison Bobet est victime d'une double fracture du fémur, et d'une à la cheville. Son frère est aussi gravement touché aux jambes. Louison sera opéré immédiatement et passera deux semaines de convalescence à l'institut de thalassothérapie de Roscoff.
Après sa rééducation, il essaie de retrouver son niveau sportif, en vain. Il annonce sa retraite le 2 août 1962. Il fait ses adieux le 9 septembre, lors du Critérium des As à Longchamp. Il fera un tour d'honneur avant le début de la course, gagnée par le cycliste Allemand Rudi Altig. Bobet se verra remettre à cette occasion un souvenir offert par Louis Daugé, le président de la fédération Française de Cyclisme. En décembre, il subira une nouvelle opération de sa jambe, et sera élu président d'honneur de l'Union nationale des cyclistes professionnels, présidée par Henri Anglade et dont le secrétaire général est Albert Bouvet.
Après son séjour en thalassothérapie, Bobet fut surpris des résultats obtenus, et décida de se reconvertir dans cette discipline. Pour financer son centre qui sera installé à Quiberon, il vend des terres achetées lors de sa carrière sportive et emprunte aux banques. Les travaux commencent fin 1962, et les premiers clients y sont accueillis le 4 mai 1964.
L'établissement sera inauguré la semaine suivante par M. Raymond Marcellin, ministre de la Santé, et M. Maurice Herzog, secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports qui qualifient l'établissement de "premier institut moderne de thalassothérapie français".
Hommage à Louison Bobet à Quiberon
L'ancien coureur assure lui-même la direction de l'établissement, qui connaît un franc succès. Il développe son entreprise et investit dans les établissement de Cherbourg, Porticcio, Le Touquet-Paris-Plage, L'Île-d'Oléron, Vichy, et Knokke-le-Zoute en Belgique.
Sur le plan personnel, il se remarie avec Marie-Josette Laroche le 27 juillet 1967 à Trédion dans le Morbihan, et se lance en politique : il adhère au RPR et devient conseiller municipal à Quiberon.
Il tente aussi de se lancer dans l'hôtellerie, en s'associant avec Sofitel, mais en conflit avec le patron de la chaîne, il renonce. Du coup, il fonde un autre centre de Thalasso à Biarritz, en juillet 1979, en achetant l'hôtel Miramar, menacé de démolition. Celui-ci sera inclus dans le centre de Thalasso. Cet établissement est implanté entre la plage et le centre-ville, et sera le point de départ de la construction de plusieurs autres du même genre le long de la côte basque, entre 1980 et 1990.
Bobet se marie pour la troisième fois, à la mairie du XVIème arrondissement de Paris, le 21 avril 1982, avec Françoise Jacquillard, belle-fille de Sylvain Floirat, propriétaire de l'hôtel Byblos à Saint-Tropez, et fondateur du groupe Floirat.
Celui-ci souhaite adjoindre à son hôtel un centre de thalasso. Ils construiront ensemble le centre de Mijas, près de Marbella, en Espagne.
La fin
Louison Bobet souffre d'une grave affection rénale, qui nécessitera l'ablation d'un rein. Son état se dégrade de plus en plus, il est parfois pris de syncopes, et consulte un neurologue. Lors d'un examen à la Salpêtrière à Paris, en octobre 1982, les médecins vont déceler un kyste au cerveau. L'opération pratiquée n'est pas efficace : les métastases cancéreuses se développent au cerveau.
Louison Bobet s'éteindra le 13 mars 1983, dans son appartement de Biarritz. Il sera inhumé dans le cimetière de Saint-Méen-le-Grand, sa ville natale.
Pour en savoir plus sur ce grand sportif, vous consulterez avec profit les sources qui m'ont servi à écrire cet article. Pour les autres liens non reportés ici, ils sont inclus dans la légende des images.
3373 palmarès depuis près d'un an, des plus prestigieux Eddy Merckx, Bernard Hinault, Fausto Coppi, Jacques Anquetil, Sean Kelly aux plus modestes Georges Groussard, Eddy Cael en passant par les ...
Beaucoup de photos de coureurs
Palmarès de Louison Bobet (Fra)
Louison Bobet : Tour de France et Championnat du Monde 1954. 27 juillet - 22 août 1954, ces deux dates résument à elles seules la dimension irréversible prise par l'Armoricain Louison Bobet au ...
http://www.memoire-du-cyclisme.eu/palmares/bobet_louison.php
Beaucoup de photos de coureurs
Pour la photo de Jean Leulliot, capture d'écran sur la vidéo
D'autres photos de journaux sportifs de l'époque
1958 Giro di Lombardia by BikeRaceInfo
1958 Giro di Lombardia
http://www.bikeraceinfo.com/classics/Tour%20of%20Lombardy/1958-giro-di-lombardia.html
Des photos des coureurs
Photos de Coureurs
Le Sport à nu - Jean-Paul Séréni - Calmann-Lévy
https://www.librairiedialogues.fr/livre/1285696-le-sport-a-nu-jean-paul-sereni-calmann-levy
Pour la photo de Jean-Paul Sérini
Vélo Fréjus - Ignis 1959 - Le blog de velosvintage.over-blog.com
Vélo Italien, associé au groupe sportif Ignis (électroménagers). Fréjus, marque de cycles qui s' illustra dans le Tour d' Italie en t remportant notamment le classement par équipe en 1935, 19...
http://velosvintage.over-blog.com/2016/01/velo-frejus-ignis-1959.html
Pour le maillot Ignis
Pour le centre Thalasso de Roscoff
Happy birthday to Henri Anglade who was born on this day in 1933. The French rider is best known for finishing 2nd in the 1959 Tour de France behind Federico Bahamontes of Spain. In addition ...
Pour la photo d'Henri Anglade
Film Hommage à Louison BOBET Quiberon
La ville de Quiberon a rendu hommage à Louison BOBET les 21 et 22 août 2014 à l'occasion du cinquentenaire de sa Thalassothérapie, voici le film de cet événement.
https://www.youtube.com/watch?v=HjCZbk-0Jzc&feature=youtu.be
Vidéo sur les 50 ans du centre de Thalasso de Quiberon fondé par Bobet
Anciens sénateurs Vème République : MARCELLIN Raymond
Présentation de M. Raymond MARCELLIN, ancien sénateur
Pour Raymond Marcellin, ancien ministre
In late 1950, Maurice Herzog lay in the American hospital at Neuilly-sur-Seine, on the outskirts of Paris, dictating what would become the bestselling mountaineering book of all time, Annapurna ...
https://www.theguardian.com/world/2012/dec/14/maurice-herzog
Pour la photo de Maurice Herzog, ancien secrétaire d'État
Mon cousin David DOUILLET, judoka, ministre des sports, et ma cousine Karine VIARD, actrice
Après avoir découvert les liens de cousinage entre David DOUILLET et Kiki CARON (Voir ici), voila que des informations récentes m'ont confirmé que le judoka devenu ministre des Sports, cousinait aussi avec l'actrice Karine VIARD, laquelle fait aussi partie des mes cousins généalogiques, et ce à partir du même ancêtre ! Je vais donc ouvrir ici une Triple branche généalogique de cousinage.
Le couple commun qui démarre cette triple généalogie vivait au XVIème siècle en Normandie, dans le petit village d'Ectot-l'Aubert, situé à la campagne à une trentaine de km au nord de Rouen, pas très loin du croisement des autoroutes A29 et A 151 qui irriguent le département de Seine-Maritime.
Génération I
MOUAGE Jean (sosa 10274) |
Marié à Ectot-l'Auber le 4 août 1568 avec |
BRETTEVILLE Isabeau (sosa 10275) |
Génération II
Branche David DOUILLET Ma branche Branche Karine VIARD
MOUAGE Jeanne |
MOUAGE Marguerite (sosa 5137) |
MOUAGE Marguerite |
Mariée vers 1600 avec | Mariée vers 1613 avec | Mariée vers 1613 avec |
CLUPETIT Jean, baptisé à Ectot-l'Auber le 20 septembre 1567 | COUILLARD Marguerin baptisé avant 1587, décédé avant 1633 (sosa 5136) | COUILLARD Marguerin baptisé avant 1587, décédé avant 1633 |
Génération III
Branche David DOUILLET Ma branche Branche Karine VIARD
CLUPETIT Jean né avant 1608, décédé avant 1666 | COUILLARD Marguerin (sosa 2568) baptisé avant 1617 | COUILLARD Marguerin baptisé avant 1617 |
Marié à Ectot-l'Auber le 16 avril 1640 avec | Marié 17 mai 1637 avec | Marié 17 mai 1637 avec |
DUPRÉ Anne née à Ectot-l'Auber avant 1616 | AUBER Anne (sosa 2569) née à Ectot-l'Auber le 19 février 1612 | AUBER Anne née à Ectot-l'Auber le 19 février 1612 |
Génération IV
Branche David DOUILLET Ma branche Branche Karine VIARD
CLUPETIT René, né à Ectot-l'Auber le 5 juin 1643, décédé à Saussay (76) le 23 août 1721 | COUILLARD Jehan (sosa 1284) baptisé à Ectot-l'Auber le 5 novembre 1640, inhumé à Yerville (76) le 4 mars 1717 | COUILLARD Catherine, née vers 1635, décédée vers 1689 |
Marié à Ectot-l'Auber le 13 novembre 1668 avec | Marié avec | Mariée à Yerville le 12 octobre 1665 avec |
DURAND Jeanne, née avant 1648 | THOREL Marguerite (sosa 1285), née en 1641, inhumée à Yerville en avril 1711 | CHEVALIER Pierre, né à Yerville en avril 1638, décédé à Yerville le 12 avril 1701 |
Génération V
Branche David DOUILLET Ma branche Branche Karine VIARD
CLUPETIT Catherine, baptisée vers 1670, décédée à Bourdainville (76) le 22 mars 1749 | COUILLARD Georges (sosa 642), baptisé à Ectot-l'Auber le 20 décembre 1666, décédé à Ectot-l'Auber le 8 septembre 1736 | CHEVALIER Jacques baptisé à Ectot-l'Auber le 16 avril 1655, décédé à Yerville le 10 mai 1739 |
Mariée à Bourdainville le 14 juin 1701 avec | Marié à Yerville le 16 février 1700 avec | Marié à Saussay (76) le 9 novembre 1689 avec |
SIMON Étienne, né à Bourdainville le 5 mars 1678 | ANDRIEU Anne sosa 643), née à Bourdainville le 17 août 1683, décédée à Ectot-l'Auber le 27 janvier 1719 | LEFEBVRE Marguerite |
Génération VI
Branche David DOUILLET Ma branche Branche Karine VIARD
SIMON Pierre, baptisé à Bourdainville le 16 octobre 1715, décédé à Bourdainville le 2 juin 1778 | COUILLARD Marie-Anne (sosa 321), baptisée à Ectot-l'Auber le 19 avril 1702, décédée à Motteville (76) le 9 juin 1769 | CHEVALIER Pierre, journalier, baptisé à Yerville le 25 mai 1701, décédé à Yerville le 4 novembre 1778 |
Marié à Bourdainville le 16 février 1740 avec | Marié à Motteville le 10 mai 1728 avec | Marié à Yerville le 9 février 1723 avec |
BOULANGER Jeanne, née vers 1710 | LANGLOIS Robert (sosa 320), journalier, né en 1688, décédé à Motteville le 3 février 1770 | CAILLOU Françoise, née vers 1720, décédée à Yerville le 5 janvier 1779 |
Génération VII
Branche David DOUILLET Ma branche Branche Karine VIARD
SIMON Nicolas, né avant 1749 | LANGLOIS Nicolas (sosa 160), maçon, baptisé à Motteville le 19 juin 1747, décédé à Flamanville (76) en avril 1807 | CHEVALIER Pierre, journalier, baptisé à Yerville le 13 mai 1723, décédé Criquetot-sur-Ouville (76) le 3 octobre 1776 |
Marié à Bourdainville le 13 novembre 1769 avec | Marié à Motteville le 6 février 1770 avec | Marié à Yerville le 19 juillet 1745 avec |
TALBOT Marie-Thérèse baptisée à Belmesnil (76) avant 1749 | MAUVIAL Catherine (sosa 161), domestique, née à Saint-Pierre-le-Vieux (76) le 5 janvier 1746, décédée à Flamanville le 23 janvier 1807. | LEFEBVRE Marie-Marguerite, fileuse de coton, baptisée à Yerville le 20 décembre 1727, décédée à Grémonville (76) le 25 juin 1786. |
Génération VIII
Branche David DOUILLET Ma branche Branche Karine VIARD
SIMON Pierre Nicolas, baptisé à Varvannes, (commune réunie à Val-de-Saâne), le 28 mars 1785 | LANGLOIS Nicolas Martin Eustache (sosa 80), journalier, maçon, baptisé à Motteville le 12 juillet 1778, décédé à Motteville le 4 septembre 1858 | CHEVALIER Louis, toilier, baptisé à Yerville le 7 décembre 1756 |
Marié à Varvannes le 15 juin 1807 avec | Marié à Motteville le 30 pluviôse An VII avec | Marié à Grémonville (76) le 24 février 1783 avec |
MALLET Marie-Catherine, b à Varvannes le 1er juin 1788 | RIVIÈRE Marie-Angélique (sosa 81), fileuse, née aux Iffs, commune de Bouville (76) le 22 juin 1778, décédée à Motteville le 24 août 1859 | MASSON Marie-Catherine, baptisée à Grémonville le 2 mai 1760, décédée à Criquetot-sur-Ouville le 2 février 1844 |
Génération IX
Branche David DOUILLET Ma branche Branche Karine VIARD
SIMON Marie-Alexandrine, née à Saint-Vaast-du-Val (76) le 30 mai 1823, décédée à Imbleville (76) le 22 février 1902 | LANGLOIS Nicolas Dominique (sosa 40), journalier, aiguilleur, né à Motteville le 3 mars 1818, décédé à Cideville (76) le 6 novembre 1958 | CHEVALIER Marie-Catherine, bobineuse, née à Criquetot-sur-Ouville le 7 septembre 1787, décédéeaàprès 1827 |
Marié à Croix-Mare (76) le 14 août 1845 avec | ||
Père inconnu | DÉZOÏDE Alexandrine Rose (sosa 41), tisserande, née à Mont-de-l'If (commune de Saint-Martin-de-l'If) le 13 juin 1823, décédée à Motteville le 30 septembre 1831. | Père inconnu |
Génération X
Branche David DOUILLET Ma branche Branche Karine VIARD
SIMON Joséphine Alexandrine, née à SAint-Ouen-du-Breuil (76) le 4 mars 1864 | LANGLOIS Dominique Arcade (sosa 20), garde particulier (garde-chasse), né à Motteville le 27 décembre 1848, décédé à Cideville le 23 novembre 1912 | CHEVALIER Martin Augustin, domestique, né à Ectot-les-Baons (76) le 15 thermidor An XII, décédé à Ouzouer-sur-Loire (45) le 10 mars 1849 |
Mariée à Imbleville (76) le 23 septembre 1885 avec | Marié à Cideville le 19 janvier 1869 avec | Marié à Criquetot-sur-Ouville le 21 décembre 1807 avec |
BENOIT Désiré Léopold, né à La Fontelaye (76) le 1er février 1860 | LEBLOND Marie-Caroline (sosa 21), blanchisseuse, ménagère, née à Cideville le 5 avril 1842, décédée à Cideville le 4 novembre 1909 | Flourine (nom dénommée), enfant trouvée sur les marches de l'hospice de Rouen (76), le 1er mai 1807 |
Génération XI
Branche David DOUILLET Ma branche Branche Karine VIARD
BENOIT Marie-Blanche, née à Imbleville le 2 janvien 1900, décédée à Imbleville le 6 février 1963, | LANGLOIS Georges Lucien Arcade, mon grand-père, (sosa 10), clerc de notaire, né à Cideville le 16 juin 1885, décédé à Longueville-sur-Scie (76) le 17 mars 1920 | CHEVALIER Tranquille Ferdinand, domestique, né Yerville le 25 juin 1838 |
Mariée à Imbleville le 29 septembre 1923 avec | Marié à Sainte-Foy (76) le 13 avril 1907 avec | Marié à Saint-Martin-aux-Arbres (76) 30 juillet 1866 avec |
JOUEN Charles Henri Auguste, né à Ancretiéville-Saint-Victor (76) le 30 mai 1902 | ALLARD Julienne Joséphine Marie (sosa 11), ma grand-mère, épicière, née à Sainte-Foy le 4 février 1884, décédée à Longueville-sur-Scie le 23 août 1964 | TÉKAL Hortense Maria, bobineuse, née à Saint-Martin-aux-Arbres le 12 décembre 1842 |
Génération XII
Branche David DOUILLET Ma branche Branche Karine VIARD
JOUEN Blanche Geneviève, née à Imbleville le 20 septembre 1923 | LANGLOIS Yvonne Julienne Joséphine, ma mère | CHEVALIER Alphonse Henri, maçon, valet de chambre (1901), gerçon de bureau (1933), né à Mont-Saint-Aignan le 7 février 1881 |
Mariée à Mont-Saint-Aignan (76) le 21 avril 1945 avec | Mariée avec | Marié à Mont-Saint-Aignan le 10 octobre 1908 avec |
DOUILLET Roger, cressiculteur, né à Clères (76) le 1er août 1917, décédé en 1980 | CARON Maurice, mon père, serveur à la Compagnie des Wagons-Lits, mon père | ZUMBACH Marguerite Julie, femme de chambre, puis concierge en 1933 rue de la Seille à Rouen, née vers 1879 |
Génération XIII
Branche David DOUILLET Ma branche Branche Karine VIARD
DOUILLET Danièle, née en 1949 | CARON Jean-Marc Gabriel, | CHEVALIER René Alphonse, tapissier, décorateur de théâtre (théâtre des Arts de Rouen en 1933), né à Rouen (76), le 23 août 1909, décédé à Bois-Guillaume (76 le 29 octobre 2006 |
En relation avec | Marié avec | Marié à Rouen le 12 août 1933 avec |
BRUMENT X | GENDROT Janine Marie-Françoise | HÉBERT Simone Andrée Marguerite, née au Petit-Quevilly (76) le 13 novembre 1909, décédée à 102 ans à Paris XX le 30 décembre 2011 |
Génération XIV
Branche David DOUILLET Branche Karine VIARD
DOUILLET David, judoka, ministre des Sports (26-09-2011/10 05 2012), double médaille d'or aux Jeux Olympiques, né à Rouen le 17 février 1969 | CHEVALIER Françoise |
Mariée avec | |
VIARD Michel, directeur de plate-forme pétrolière, né le 12 08 1935 |
Génération XV
Branche Karine VIARD
VIARD Karin, comédienne, née à Rouen le 24 janvier 1966 |
Pour en savoir plus, sur le site Wikipedia Karin VIARD
Sur le site Gala : Photos et vie de famille
Sur le site Allociné : Filmographie
Mes ancêtres Suisses
Je connaissais depuis longtemps cet ancêtre d'origine suisse et je profite de ce challenge pour lui donner de la lumière.
Mon ancêtre Léonard Blaise JÄGER fit partie de la "Garde Suisse" qui depuis des siècles étaient engagés par les Rois de France comme garde rapprochée dans les résidences royales.
La Révolution étant passé par là, il y eut un grand drame pour ces Suisses nombreux encore aux Tuileries le 10 août 1792, qui se firent massacrer en très grand nombre lors de la prise des Tuileries par les révolutionnaires. Mon ancêtre avait, quant à lui, reçu sa permission de démobilisation en 1786. Ouf !
Il s'est donc installé dans un petit village de l'Oise, Jaux, canton de Compiègne-Sud, tout au bord de la grande forêt. Il y exerçait les fonctions de Suisse à l'église, et de garde-champêtre.
Il était né à Vättis, village de montagne dans le sud du canton de St-Gall, dans un petit hameau dépendant de cette commune, Saint-Martin, comprenant deux où trois maisons, mais avec une chapelle et un ossuaire (des photos suivront en fin d'article).
Leonardy Flacidus JÄGER (SOSA 134), né à Saint-Martin, Vättis, canton de Saint-Gall, Suisse, le 3 septembre 1764, fils de Lienardus Antonius JÄGER (SOSA 268) et de Maria KOLERIN (SOSA 269), décédée avant le mariage de son fils.
Il s'est marié le 10 février 1789 avec une fille du pays, Marie-Louise LACQUEHAY (SOSA 135) , née à Jaux le 16 février 1765, fille de Jean LAQUEHAY, vigneron, né à Jaux le 19 février 1722, et d'Anne VARIN, née vers 1731.
Ils ont eu cinq enfants :
I) Jean-Baptiste JÄGER, né à Jaux, Oise, Hauts-de-France, France, le 17 décembre 1789, y décédé le 18 juillet 1815. Sans alliance.
II) Marie-Adélaïde YÈGRE (tous les descendants de la famille à partir de cette date ont francisé leur nom en YÈGRE), née à Jaux, Oise, Hauts-de-France, France, le 20 juillet 1795, décédée à Lacroix-Saint-Ouen, Oise, Hauts de France, France, le 29 mars 1890, mariée avec Jean-François HEMERY.
III) Jean-François YÈGRE, vigneron, né en 1798, décédé.
IV) Marie-Catherine YÈGRE (SOSA 67), née à Jaux, Oise, Hauts-de-France, France, le 14 avril 1804, décédée à Lacroix-Saint-Ouen, Oise, Hauts de France, France, le 12 août 1859, y mariée le 20 décembre 1830 avec Jean-François HACHET (SODA 66), tanneur, manouvrier, né à Lacroix-Saint-Ouen, Oise, Hauts de France, France, le 13 septembre 1806, y décédé le premier janvier 1878, fils de Louis-Martin HACHET (SOSA 132), manouvrier, né au même lieu le 5 juillet 1717, y décédé le 29 septembre 1809, et de Marie-Geneviève DESMAREST (SOSA 133), y née le 10 avril 1780 et décédée le 17 janvier 1851. Dont trois enfants.
V) JÄGER Louise Thérèse (l'exception qui confirme la règle, pour la francisation) mariée avec Pierre Marie DENANCY, tisserand, né à Lacroix-Saint-Ouen, Oise, Hauts de France, France, le 1er février 1791, y décédé le 13 novembre 1856, fils de Jean-Louis DENANCY et de Marie Marguerite HACHET née au même lieu le 7 janvier 1758. Dont deux enfants.
Génération III)
Enfants de Jean-François HACHET et de Marie-Catherine YÈGRE :
I) Marie-Julie Césarine HACHET (SOSA 33), gantière, couseuse de gants, née à Lacroix-Saint-Ouen, Oise, Hauts de France, France, le 16 septembre 1833, décédée après 1904, mariée au même lieu le 31 juillet 1855 avec Charles Honoré CARON (SOSA 32), tourneur de chaises, journalier, né à Compiègne, Oise, le 14 juillet 1831, décédé à l'hôpital Laënnec, 42 rue de Sèvres, PARIS VII, Île-de-France France, le 13 juillet 1871, fils de Louis Antoine CARON, tanneur, né à Fouilleuse, Oise, Hauts-de-France, France, le 8 mars 1800, décédé à l'hospice des malades de Compiègne, Oise, Hauts-de-France, France, le 2 novembre 1861, et d'Adélaïde Sophie FERRET, née à Gournay-sur-Aronde, Oise, Hauts-de-France, France, le 1er juin 1795, décédée au même endroit que son mari le 8 août 1858. Dont une fille et trois fils.
II) Louise Adèle HACHET, née en janvier 1838, décédée, célibataire, mais eut d'un père inconnu un fils.
III) Catherine Amandine HACHET mariée le 9 avril 1865 à Lacroix-Saint-Ouen avec Jean-Baptiste DHOURY, né vers 1833, décédé, fils d'un autre Jean-Baptiste DHOURY et de Marie-Anne Émélie DECAUDIN.
NDLR : pour les deux individus ci-dessus, les registres sont lacunaires aux AD de l'Oise, et les infos ont été relevées sur les tables décennales, donc les renseignement sont incomplets.
Génération IV) :
Enfants de Charles Honoré CARON et de Marie-Julie Césarine HACHET
I) Marie Joséphine Camille CARON, née à Lacroix-Saint-Ouen, Oise, Hauts de France, France, le 20 janvier 1855.
II) Louis Charles Honoré CARON, né au même lieu le 13 septembre 1857.
III) Georges Gustave CARON (SOSA 16) garçon de lavoir, potier d'étain en 1904, né à Lacroix-Saint-Ouen, Oise, Hauts de France, France, le 29 mars 1860, décédé après le 14 septembre 1906 (on ne sait où, ndlr)
Marié (1) à Paris XIX, Île-de-France, France, le 26 mai 1883 avec Lucie COLIN (SOSA 17), piqueuse de bottines, née rue Saulnerie à Metz, Moselle, Lorraine, Grand-Est, France, le 15 avril 1862, décédée après le 11 janvier 1930, fille de François COLIN (SOSA 34), cordonnier, né au même lieu le 16 août 1820, y décédé rue Chambière le 1er mars 1864, et de Thérèse GÉLINET (SOSA 35), piqueuse de bottines, née à Norroy-le-Veneur, Moselle, Lorraine, Grand-Est, France, le 8 mai 1831, décédée rue Chambière à Metz, Moselle, Lorraine, Grand-Est, France, le 12 février 1867. Devenue veuve, elle s'est remariée le 11 juin 1886 dans la même ville avec Mathieu HELL, brossier, né aussi à Metz le 22 avril 1836, lui-même veuf de Françoise SCHIARDON, couturière, née à Climbach, Bas-Rhin, Alsace, France en 1831. Sans enfant de cette union. Georges Gustave CARON et Lucie COLIN ont eu un fils.
Marié (2) à Paris XIX, Île-de-France, France, le 20 février 1904 avec Eugénie Adolphine PAUL, mécanicienne, née dans la même ville le 14 mars 1854, décédée Parie XIX le 14 septembre 1906. Sans enfant de cette seconde union.
IV) Jules CARON, potier d'étain, né à Paris III, Île-de-France, France,4 rue Pastourelle, le 12 août 1889, décédé le 7 février 1908, marié à Paris XX le 2 mai 1896, avec Louise Célina FÉRON, ferblantière, en 1895, puis soudeuse à partir de l'année suivante, née à Paris X, 4 rue du Pressoir, le 28 janvier 1972, décédée à Paris X, Hôpital Saint-Louis, 2 place du Docteur-Alfred-Fournier, le 13 juillet 1950. Dont un fils.
Génération V :
Enfant de Georges Gustave CARON et de Lucie COLIN :
Léon Ferdinand CARON (SOSA 8), mon grand-père, imprimeur, né à Paris X, 44 rue du Faubourg-du-Temple, le 12 avril 1887, décédé à Paris XX, hôpital Tenon, 4 rue de la Chine, le 11 janvier 1930, marié à Paris XX le 7 août 1909 avec Léontine Marcelle COMPOINT (SOSA 9), ma grand-mère, blanchisseuse, vendeuse de violettes dans le métro, née à Paris X, 40 rue Corbeau (rue Jacques-Louvel-Tessier, aujourd'hui) le 9 mars 1889, décédée à Angicourt, (Oise) en maison de retraite, le 1er novembre 1975. Dont sept enfants.
Après la naissance de son septième enfant, en 1920, mon grand-père a quitté le domicile conjugal, et ma grand-mère a vécu avec Edgard Hyppolite DAGUET, né à Paris XX, 20 rue Pelleport, le 24 août 1904, décédé à Paris X, 1 rue Cabanis, centre Sainte-Anne, le 21 août 1939, dont encore un fils et quatre filles. Ils n'ont pu se marier que le 5 septembre 1936 à Romainville, Seine-Saint-Denis, Île-de-France, France, après le décès de mon grand-père.
Génération VI :
Maurice CARON (SOSA 4), mon père, serveur à la Compagnie des Wagons-Lits, né à Paris XX, 8 impasse des Couronnes, le 22 novembre 1918, décédé à Pontoise, Val-d'Oise, Île-de-France, France, le 3 mai 1993, marié à Longueville-sur-Scie, Seine-Maritime, Normandie, France, le 23 février 1946, avec Yvonne Julienne Joséphine LANGLOIS (SOSA 5), née au même lieu le 18 mars 1917, décédée à Trélissac, Dordogne, le 3 décembre 1992, fille de Georges Lucien Arcade LANGLOIS, clerc d'huissier, né à Cideville, Seine-Maritime, Normandie, France, le 16 juin 1885, décédé à Longueville-sur-Scie, Seine-Maritime, Normandie, le 17 mars 1920, marié à Sainte-Foy, Seine-Maritime, Normandie, France, le 13 avril 1907 avec Julienne Joséphine Marie LANGLOIS, née au même lieu le 4 février 1884, décédée à Longueville-sur-Scie, Seine-Maritime, Normandie, le 23 août 1964.
Maurice CARON, mon père, au milieu avec sa tenue blanche de serveur, entouré de la Compagnie des "Pommes à l'Anglaise" de Robert DHÉRY et Colette BROSSET, sur le quai de la Gare de Lyon avant l'embarquement de la troupe pour aller jouer la pièce en province.
Maintenant, quelques phots de Saint-Martin, le petit hameau perché dans la montagne, d'où est issu mon ancêtre Léonard Blaise JÄGER.
Marc Seguin grand industriel, créateur des ponts suspendus et de la chaudière tubulaire pour les locomotives à vapeur
Ce n’est pas un hasard si je m’intéresse de près à ce personnage, j’avais déjà écrit sur lui il y a plus de vingt ans, dans un opuscule qui a paru une dizaine d’années, émanant du « Cercle Généalogique de l’Assurance Maladie du Val d’Oise », dont j’étais parmi les créateurs et premier président, créé en 1997 et qui perdura une dizaine d’année.
C’est dans le numéro 3 de ce magazine intitulé « Le Temps qui passe ! » que j’avais concocté la première mouture de cet article. Il sera ici revu et corrigé grâce aux technologies actuelles, mais la matière est toujours la même !
Ce n’était pas non plus un hasard si j’avais déjà écrit cet article à l’époque, car je m’intéresse également au modélisme ferroviaire, en plus de la généalogie, et c’était un bon moyen de lier mes deux passions, le chemin de fer est un milieu dans lequel on connaît bien Marc Seguin, qui inventa la chaudière tubulaire, une grande révolution dans le fonctionnement des locomotives à vapeur, et je m’y suis donc intéressé.
Origines de la famille
C’est à Annonay, dans l’Ardèche, que notre personnage a vu le jour, le 20 avril 1786 et il où il est revenu finir sa vie pour y mourir le 24 février 1875.
De ses ancêtres, on sait peu de choses. Une théorie vise à les faire venir d’Alexandrie, en Égypte, et qu'ils auraient été de culte israélite. C’est l’un de ses membres, Antoine, qui serait venu se fixer dans le Dauphiné en 1598. Une des branches de ses descendants se fixent à Tain-l’Hermitage, une autre à Avignon et à Montpellier, et un troisième à Annonay. Toutefois, on sait que la famille Seguin est connue dans cette ville depuis le XVe siècle, c’est sans doute d’un rameau de cette famille qu’est issu notre ingénieur.
Le plus ancien ancêtre connu de Marc Seguin se prénommait Antoine. On ne connaît pas le nom de son épouse, mais il eut un fils, Louis, qui décéda à Tain-l’Hermitage en 1685, après y avoir épousé vers 1675 Marguerite Luyton, qui lui donna un fils unique, prénommé Antoine, né à Tain-l'Hermitage le 3 juillet 1678, et qui y décéda le 25 novembre 1723. Cet Antoine se maria deux fois dans cette même commune, il épousa en premières noces Thérèse Salanard, qui lui donna huit enfants entre 1699 et 1709, puis en secondes noces le 10 mai 1712 Jeanne Pons, née à Saint-Donat-sur-l'Herbasse, toujours dans la Drôme le 17 juillet 1677, et décéda à Tain le 1er mars 1764, à 86 ans. Ils eurent six autres enfants, dont le dernier, Marc Seguin, fut le grand-père de notre ingénieur.
I) Antoine SEGUIN | marié le | Épouse inconnue |
dont | ||
II) Louis SEGUIN († 1685) | marié vers 1675 | Marguerite LUYTON († 1698) |
dont | ||
III) Antoine SEGUIN (1678-1723) Tain-l'Hermitage (26) | marié (1) avant 1699 | Thérèse SALANARD |
dont huit enfants | ||
III) Antoine SEGUIN (1678-1723) Tain-l'Hermitage (26) | marié (2) 10 05 1712 | Jeanne PONS (1767-1764) |
6 enfants dont le dernier : | ||
IV) Aymard (Marc Aymard) SEGUIN né à Tain le 3 juin 1720, y † le 17 prairial An XII (06 06 1804) | marié à Annonay (07) 17 02 1756 |
Marianne PEYRON née à Annonay 15 05 1735, y † le 15 12 1760 |
Ce second Marc (dit l'Ancêtre) de la dynastie est né à Tain-l'Hermitage le 3 juin 1720, y fut baptisé le lendemain, et y décéda le 17 prairial An XII (06 06 1804).
Il épousa à Annonay le 17 février 1756 Marianne Peyron, originaire de cette commune où elle était née le 15 mai 1735, et où elle décéda le 15 décembre 1760. Elle donna quatre enfants à son mari :
V-1) Marianne, née le 12 novembre 1756, et décédée le 11 nivôse An XI (01 01 1803), elle devint religieuse.
V-2) Marc François Seguin, né à Annonay le 6 octobre 1757, y décédé le 12 avril 1832. Il sera le père de Marc Seguin, l'ingénieur. Nous y reviendrons par la suite.
V-3) Anne-Françoise Seguin, née le 12 mars 1759 à Annonay, et décédée à Tain-l'Hermitage le 4 octobre 1817. Elle épousera à Annonay le 21 novembre 1791 un négociant en vin et et soie, Balthasar Mac Ker, Suisse né à Délémont dans le canton du Jura, le 6 janvier 1758, et décédé à Tain le 7 mai 1825. Ils n'auront qu'une fille :
V-3-1) Cécile Mac Ker, née à Tain le 16 nivôse An V (5 janvier 1797) qui épousera à Tain en 1813 son cousin germain Camille Seguin, frère de notre inventeur Marc Seguin
V-4) Stanislas Seguin, né à Annonay le 7 avril 1760, et décédé à Montpellier le 19 pluviôse An III (7 février 1795). Il fut docteur en Sorbonne.
Revenons maintenant à notre N° 2 ci-dessus, Marc-François Seguin.
V-2) Marc François Seguin se marie le 10 novembre 1782 à Vidalon-lès-Annonay (hameau maintenant intégré à la commune de Davézieux) avec l'héritière d'une autre famille industrieuse de la ville d'Annonay, Augustine-Thérèse de Montgolfier, de la famille des inventeurs des ballons à air chaud.
Marc François est à la tête d'une fabrique de draps quand il crée en 1796 la Société Seguin et Cie. Celle-ci sera le début de l'aventure industrielle de la famille. Le couple aura sept enfants, cinq garçons et deux filles :
VI-2-1) Marianne Augustine Seguin, née à Annonay le 16 août 1783, y décédée le 28 février 1786.
VI-2-2) Marc Seguin, dit Seguin Aîné, né à Annonay au 2, rue Trachin le 20 avril 1786, et décédé au même lieu le 24 février 1875. C'est lui qui fait l'objet principal de cet article, et sa vie sera détaillée plus loin. Il se marie deux fois, d'abord le 1er septembre 1813 à Annonay avec Rose Augustine Duret, née au même lieu le 24 août 1794, et y décédée le 2 juin 1836, après lui avoir donné 13 enfants. Sa mère était une fille de la famille de Mongolfier. Veuf, il se remaria à Marmagne, en Côte-d'Or, avec sa nièce par alliance, Marie-Augustine de Montgolfier, de 33 ans sa cadette. Elle lui donnera 6 nouveaux enfants.
VI-2 3) Augustin Stanislas né à Annonay le 9 août 1790
VI-2-4) Camille Seguin, né à Annonay le 25 décembre 1793, y décédé le 10 octobre 1852. Il épousa à Tain-l'Hermitage le 3 novembre 1813 sa cousine germaine Cécile Mac Ker (voir ci-dessus V-3-1), dont 6 enfants, dont :
VII-2-4-4) Thérèse Augustine Seguin, née à Annonay le 30 janvier 1822 et décédée à Paris VIII le 30 octobre 1884 (voir ci-dessous VI-2-6)
VI-2-5) Jules Seguin, né à Annonay le 1er avril 1796, décédé à Paris IX le 10 05 1868, marié à Lyon le 19 janvier 1830 à Louise Claudine Prudhomme, née à Lyon le 12 mai 1807.
VI-2-6) Paul Seguin né à Annonay le 27 février 1797 et décédé le 6 juillet 1875, épousa en premières noces à Amplepuis (Rhône) le 12 mai 1834, Joséphine Largnon, dont une fille, et en secondes noces à Annonay le 8 mars 1843 sa nièce Thérèse Augustine Seguin, fille de son frère Camille (voir VI-2-4 ci-dessus), dont une fille et un garçon.
VI-2-7) Charles Seguin, né à Annonay le 5 juillet 1798, décédé à Paris I le 15 juin 1856, marié à Paris II le 10 mars 1836 avec Marie-Anne Antoinette Jeanne Petroz.
VI-2-8) Thérèse Seguin, née le 12 août 1799 à Annonay, y décédée le 7 novembre 1823, mariée dans cette même ville le 13 octobre 1822 à Claude Marie Vincent MIGNOT.
Biographie de Marc Seguin
Jeunesse et formation (1786-1821)
Né en 1786, il grandit à Annonay en pleine période révolutionnaire. Sa famille maternelle, les Montgolfier, sont des industriels bien implantés dans la commune, propriétaires d'un papeterie fondée un siècle plus tôt par la famille, « Les Papeteries de Vidalon-lès-Annonay ». Elle a le titre de « Manufacture royale », qui assure son exploitant contre toute concurrence déloyale ou usurpation de marque, depuis le 19 mars 1784. Joseph et Étienne de Montgolfier, les deux oncles de Marc Seguin, ont été anoblis le même jour par Louis XVI, suite à l'envol du premier aérostat depuis la cour de l'usine le le 14 décembre 1782.
Dans la commune, plus d'établissement scolaire n'existait durant la période révolutionnaire, et sa mère lui apprenait à lire et écrire. Puis il fut envoyé dans la zone montagneuse du département, à Talencieux, chez un pauvre prêtre, le prieur Gros, ancien prieur des dominicains réfugié dans ces montagnes. Pour subsister, il s'est improvisé professeur, et héberge quelques enfants à titre d'élèves. Classe en plein air, on dort dans une grange, et les repas, comme l'instruction, sont bien maigres. Le père Gros est surtout réfractaire aux mathématiques, ce qui fera dire à son élève, le jeune Marc à son départ « Je crois bien que vous ne m'avez pas appris grand'chose ; mais tout de même, je vous remercie, et quand je serai plus grand, moi, je vous apprendrai à "chiffrer". » Il conserva néanmoins une vénération touchante de son premier professeur, et en riait de bon cœur en se rappelant ces souvenirs.
Il fut alors envoyé à Paris dans un pensionnat qui vient d'ouvrir, afin de lui assurer une instruction plus complète. Il a 13 ans. Toutefois, ce petit provincial, vêtu chichement, avec des sentiments religieux très forts, son accent prononcé, dénote parmi ses condisciples, qui ne tardent pas à le persécuter. Toutefois, s'il n'égale pas leur élégance, il les dépasse par son savoir.
Son grand-oncle, Joseph de Mongolfier, démonstrateur (avec le mathématicien André-Marie Ampère) au Conservatoire national des Arts et Métiers, lui sert de guide dans son apprentissage et lui ouvre souvent les portes de son laboratoire où le jeune provincial découvre tout un monde de machines qui le passionne.
Il rentre au pays en 1805, pour occuper la place que son père lui a réservé dans la draperie familiale : la visite et le démarchage de la clientèle. Il doit donc chevaucher, par tous les temps, dans les montagnes du Velay et du Vivarais. Toutefois, il emporte toujours avec lui des livres scientifiques qu'il lit lors de ses étapes de repos dans sa chambre à l'auberge.
Les frères de Marc, au fur et à mesure que leurs études à Paris se terminent, reviennent au pays l'un après l'autre. Il faut donc leur trouver de l'occupation dans la fabrique familiale. Toutefois, les ventes diminuent et les frères Seguin essaient, vers 1820, de convaincre leur père de fabriquer une nouvelle usine destinée à la fabrication des feutres pour papeteries, sur les bords de la Canche eu lieu-dit Saint-Marc. Celle-ci sera réalisée en 1822.
Entre temps, Marc a convolé à Annonay le 1er septembre 1912 avec sa cousine germaine, Rose Augustine Duret.
L'époque des inventions (1822-1837)
Marc Seguin (Seguin Âiné tel qu'il sera désigné dorénavant) sera chargé de l'achat et de l'installation du matériel de la nouvelle manufacture. La fratrie Seguin s'ingénie pour parvenir à faire augmenter la production. Cela passe par la connaissance de tous les outils nécessaires à la fabrication de draps : outils mécaniques, hydrauliques, à vapeur, chimiques, etc.
Marc Seguin commence par remplacer les roues à aube de la vieille fabrique familiale par des roues à augets. En effet, ceux-ci retiennent dans leur partie creuse une partie de l'eau qu'ils recueillent, au lieu que celle-ci ne s'échappe vers l'axe, comme cela se produit avec les roues à aube.
Au fur et à mesure des inventions des frères Seguin, l'entreprise finit par prospérer. Toutefois, un problème majeur demeure : les difficultés de transport freinent les échanges commerciaux. À l'époque, les ponts sont coûteux à bâtir, et leur construction en pierre peu adaptée au franchissement de fleuves capricieux tels que le Rhône, et ce sont des bacs à traille qui permettent de les franchir.
C'est en 1821 qu'un ingénieur des Ponts et Chaussées, en mission dans la région, rencontre Marc Seguin et lui soumet le problème du remplacement des ponts de pierre par un système aussi fiable et moins coûteux. Seguin promet d'étudier la question. Il se procure le livre "Treatise on Bridge Architecture (New-York, 1811)", de Thomas Poppe. Le système des ponts suspendus qui s'y trouve développé lui paraît prometteur. Les Américains suspendaient leurs ponts à des barres de fer, dont Marc Seguin pensait qu'il était certainement possible de trouver un système moins lourd et surtout moins coûteux. Après maints calculs, il en conclue que des faisceaux de fil de fer donneraient une pleine sécurité, et allégeraient grandement la structure du pont. Pour tester le procédé, il fait installer, dans l'usine familiale de Saint-Marc, une passerelle de 18 m de long sur 50 cm de larges, sur la Canche. Les différentes épreuves qui y sont lancées ainsi que son faible coût conduisent Marc Seguin à valider le procédé.
Une seconde expérience est tentée l'année suivante : une passerelle de 30 m de long et 1,65 m de large de type "pont en fil de fer", 2e prototype construit en 1823 par les frères de Marc SEGUIN après la passerelle sur la Canche en 1822. Cet ouvrage a permis de vérifier les calculs effectués par ce dernier et donc d'obtenir l'autorisation pour la construction du premier pont suspendu à Tournon, ouvert en 1825 et détruit en 1965. La passerelle, jetée sur la rivière la Galaure, est destinée au passage des piétons, des cavaliers et des bêtes de somme. Le test de l'ouvrage a lieu dans des conditions plutôt périlleuses, mais rassurantes pour l'avenir.
Encouragé par ces résultats, Marc Seguin demande en 1822 à la préfecture l'autorisation de lancer un pont suspendu sur le Rhône entre Tain-l'Hermitage et Tournon. Après d'âpres discussions avec un ingénieur des Ponts et Chaussées qui préfère le système à chaînes, il obtient de l'Académie des Sciences un avis favorable à ce projet, le 25 janvier 1824.
Les frères Seguin (Marc, Camille, Jules, Paul et Charles) obtiennent par ordonnance royale, de construire le pont à leurs frais « moyennant la concession qui leur est faite d’un droit de péage à établir sur cette passerelle », pour 99 ans. C'est la première concession d'utilité publique concédée à une entreprise privée. Cette passerelle, qui fut construite en 1825, et inaugurée le 25 août de la même année, après avoir subi une série de tests dont l'un d'eux consista, à la demande de Marc Seguin, voyant que la foule, nombreuse, semblait incrédule, à la faire marcher au pas cadencé sur le pont. Il dut être convaincant, car les badauds se pressèrent d'exécuter cette promenade, somme toute originale ! Le pont tient bon ! Mais il se révéla toutefois trop bas pour le passage des bateaux à vapeur. Les frères Seguin sont donc contraints par une ordonnance royale du 7 février 1847 soit de rehausser le pont, soit d'en construire un autre, ce qui fut fait entre 1847 et 1849, par la passerelle actuelle qui sera classée Monument Historique en 1985. L'ancien pont fut transformé en passerelle, et détruit en 1965.
C'est donc le début de la gloire (et de la fortune !) pour les frères Seguin. Des ponts suspendus sont construits partout, les frères Seguin en érigeant quatre-vingt dix. Il y en avait plis de 200 en 1841 et plus de 500 sont aujourd'hui en service sur le modèle Seguin. Le plus vieux encore en service est à Andance, à quelques km d'Annonay, construit en 1827, la passerelle Saint-Symphorien à Tours de 1847, ainsi que le pont de Tournon, sont les trois ouvrages des entreprises Seguin Frères encore en service aujourd'hui.
La chaudière tubulaire
C'est lors d'un voyage à Genève pour seconder deux ingénieurs suisses désireux de construire l'un de ses ponts, que Marc Seguin voit évoluer un bateau à vapeur construit par un américain. Il se dit alors que le système pourrait être adapté pour remonter le Rhône.
Pierre François de Montgolfier, cousin germain de sa mère, avait déposé un brevet en 1917, sur le principe de halage sur points fixes. Marc Seguin s'y associe, ainsi qu'un autre originaire d'Annonay, Louis Henri Daniel d'Aymé pour fonder en 1825 la « Société de halage sur le Rhône par la vapeur, à points fixes ». Plusieurs bateaux, le "Ville d'Annonay" et le "Voltigeur" sortent des chantiers d'Andance en 1824. Les machines à vapeur des points fixes sont acquises à Londres, fin 1825, construites sur des plans de Marc Seguin lui-même. Toutefois, elles se révèlent insuffisantes. La société fonctionne donc bon an mal an jusqu'à ce qu'un accident intervienne sur un bateau à vapeur, le "Rhône", qui, ayant percuté une pile du pont de la Guillotière à Lyon et que sa chaudière qui avait été imprudemment surchargée, n'éclate. Le bateau coule provoquant la mort de 28 personnes. La navigation à vapeur su le fleuve est donc suspendue. La société sera liquidée en novembre 1828. Ce sera l'un des rares échecs commerciaux de Marc Seguin.
Toutefois, cette expérience le conduira à se pencher sur le fonctionnement des chaudières à vapeur, celles d'origine anglaise de ses bateaux ayant donné un faible rendement. Il se penche alors sur un autre type de production de la vapeur, la chaudière tubulaire.
Il va en installer trois, pour essais, sur un bateau à vapeur qui fera la navette plusieurs fois entre Vienne et Lyon. Il se heurte alors à l'hostilité des mariniers du Rhône. Néanmoins, suite à ces essais tout à fait concluants, il demandera le 12 décembre 1927 un brevet qu'il obtiendra le 22 février 1828. Toutefois, il ne l'utilise pas et le laisse libre d'utilisation.
L'avènement du chemin de fer en Angleterre
C'est en 1825 que débute en Angleterre une autre révolution technique qui va changer le monde. Le chemin de fer de Stockton à Darlington est en effet mis en service cette année là, première ligne au monde à utiliser des machines à vapeur et à transporter des voyageurs.
Dès le début (1825) Marc Seguin s'intéresse à ce nouveau moyen de transport et traverse la Manche avec son cousin Pierre François Montgolfier pour aller étudier de près cette technique. Ils y rencontrent Georges Stephenson, qui a participé et investi dans la construction de la ligne.
De retour en France, Marc Seguin convainc le ministre des Finances de l'époque, Joseph, comte de Villèle, suite à une étude très détaillée, de faire construire la ligne de Saint-Étienne à Lyon, longue de 56 km.
Pendant ce temps, outre-Manche, la construction de la première ligne est terminée.
Celle-ci est prévue pour une traction hippomobile, mais Stephenson envisage d'y faire fonctionner des machines à vapeur. La ligne est inaugurée le 27 septembre 1825, reliant Stockton à Darlington, afin de transporter la houille extraite des mines de Shildon jusqu'au port de Stockton, pour l'embarquer sur des bateaux du fleuve Tees. Le trajet est très long, quatre heures à l'aller (à plein), et cinq au retour à cause d'une pente à remonter.
Puis, en 1826, la seconde ligne est ouverte, entre Liverpool et Manchester, afin de concurrencer les trois canaux arrivant à Manchester. La compagnie organise alors un concours ouvert à tous les constructeurs anglais, afin de fabriquer des machines aptes au transport sur voie ferrée. Les conditions sont les suivantes : La machine, montée sur six roues, ne peut peser plus de six tonnes. Elle doit traîner, sur un plan horizontal, avec une vitesse de 16 kilomètres à l'heure, un poids de vingt tonnes, en comprenant dans ce poids l'approvisionnement d'eau et de combustible. — Si la machine ne pèse que cinq tonnes, le poids à remorquer est réduit à quinze tonnes. — Le poids des locomotives portant sur quatre roues peut être réduit à quatre tonnes et demie. — Enfin, le prix de la machine agréée ne peut excéder 550 livres sterling. Un prix de 500 livres sterling sera attribué au vainqueur, ainsi que l'assurance de fournir le matériel de la ligne.
Le 6 octobre 1829, le concours a lieu. Cinq machines sont amenées à concourir. La première à s'élancer est la « Rocket » de George Stephenson et son fils Robert. Elle remorque 13 tonnes à 30 kilomètres à l'heure, sur un plan horizontal. Elle remporte le concours haut la main, après avoir rempli toutes les conditions exigées. Elle devait sa victoire à sa chaudière : une chaudière tubulaire de Marc Seguin !
En France, le chemin de fer dans les mines est encore inconnu, tandis qu'il était largement utilisé en Grande-Bretagne pour transporter la houille. C'est seulement en 1823 qu'un ingénieur des Mines, Louis Antoine Beaunier, obtiendra l'autorisation d'ouvrir une ligne de Saint-Étienne à Andrézieux pour transporter le charbon jusqu'à la Loire. Cette ligne sera à traction hippomobile.
L'entreprise Seguin Frères, associée à l'académicien Édouard Biot, obtient la concession de la ligne de Saint-Étienne à Lyon, par ordonnance du toi Charles X le 7 juin 1826, et la « Compagnie du Chemin de Fer de Saint-Étienne à Lyon » est créée le 7 mars 1827.
La Compagnie du Chemin de Fer de Saint-Étienne à Lyon
L'entreprise ayant obtenu la concession, Marc Seguin commence à dessiner les plans et le tracé, approuvé par ordonnance royale du 4 juillet 1827.
Mais les difficultés vont maintenant commencer, car il n'existait pas à l'époque de loi d'expropriation, et les conflits avec les propriétaires des terrains traversés se sont souvent terminés en pugilat.
Mais enfin, après bien des péripéties, la compagnie a fini par acheter 900 parcelles de terrain, à des conditions souvent très onéreuses. La construction se poursuit, jusqu'à Givors, où il est envisagé de traverser la rivière pour continuer sur la rive gauche. Une telle levée de boucliers de la part des habitants de la ville ont contraint la compagnie à y renoncer. On continue donc sur la rive droite. Une vaste gare d'eau à Givors assure la transition entre le train et le bateau.
La compagnie utilise, pour la construction de la voie ferrée, des rails en fer posés sur des traverses en bois, au lieu de la fonte posée sur des cubes de pierre utilisée dans les mines. Le premier tronçon est ouvert à la circulation, entre Givors et Rive-de-Gier, le 28 juin 1830. Pour le moment, il est en traction animale. Mais en 1831, la locomotive Seguin, qui a commencé à rouler le 1er octobre 1829 quelques jours avant celle de Stephenson, remorque sur la ligne, de Givors à Rive-de-Gier, de 24 à 28 wagons vides, ou 7 wagons chargés de 21 tonnes chacun, en 1 h et demie.
Pendant ce temps, on continue de construire les prolongements, et, en premier, les ouvrages d'art : ponts et tunnels. Le tunnel de Couzon, long de 977m, est ainsi creusé à Rive-de-Gier, et le pont de la Mulatière (400m) est érigé à Lyon.
Le tunnel de Terrenoire (1506m), construit à l'origine à une seule voie entre 1830 et 1832, et qui sera remis à double voie par la suite.
La seconde section, de Rive-de-Gier à Lyon, est mise en service pour les voyageurs le 1er octobre 1832, et ouverte aux marchandises (charbon principalement) le 25 février 1833.
La mise en service totale de le ligne eut lieu le 4 avril 1833.
Il n'y eut pas d'inauguration officielle, car à l'époque de la Révolution de 1830, le peuple grondait. Le duc d'Angoulême, fils de Charles X, était venu voir cette nouvelle curiosité, quand Marc Seguin, pour l'accueillir, se mit à crier « Vive le duc d'Angoulême ! » Le peuple étant hostile se mit à ricaner et un rire moqueur répondit à l'acclamation de l'ingénieur. Celui-ci en fut quitte pour réconforter le prince, que cet accueil avait douloureusement impressionné. En fait de triomphe, cette journée fut pour Marc Seguin, l'une des plus pénibles de sa vie.
De plus, d'autres inconvénients attendent ce nouveau moyen de transport : tous les métiers qui vivaient du convoyage des marchandises et de la poste aux chevaux (pour les maîtres de poste, voir ici : Une dynastie de maîtres de Poste ) mènent un front uni contre lui, on fait dérailler les trains, sauter les chaudières, les wagons sont brûlés, d'autant plus facilement qu'on les garnissait de pailles pour un plus grand confort des voyageurs, etc. Pour offrir un certain luxe aux voyageurs, la Compagnie avait garni les banquettes de drap, et installé des fenêtres avec des tirants de cuir : les voyageurs se taillaient des gilets dans les draps et des bretelles dans les tirants de cuir !
Cette ligne de Saint-Étienne à Lyon est la première en France à expérimenter le transport des voyageurs et des marchandises par des locomotives à vapeur. C'est seulement cinq ans après le 24 août 1837, que la seconde ligne entre Paris-Saint-Lazare et Saint-Germain-en-Laye est inaugurée, seulement ouverte aux voyageurs. Marc Seguin a publié en 1939 son expérience sur les travaux de Chemin de Fer : « De l'influence des Chemins de fer et de l'art de les tracer et de les construire ».
La ligne de Paris à Versailles-rive-gauche
Non encore rassasié des chemins de fer, Marc Seguin se lance en 1837 dans un nouveau défi : construire une ligne de chemin de fer entre Paris et Versailles.
D'entrée, cette liaison est concurrencée par une ligne en doublon, qui serpente sur la rive droite de la Seine, entrée en service un an plus tôt. Le ministère des Travaux Publics avait fait étudier par les ingénieurs de l'État un tracé par la rive droite en raccord avec la ligne de Saint-Germain, mais la commission parlementaire voyait plutôt une ligne sur la rive gauche. Après bien des discussions, le ministre du Commerce et des Travaux publics, Hippolyte Passy accepte la construction des deux lignes, et la loi est promulguée par le roi Lois-Philippe le 9 juillet 1836.
Mais après la déconvenue qui a fait suite à la société des transports sur le Rhône (voir plus haut), il va essuyer des ennuis encore plus durs. Cette affaire lui coûte une partie de sa fortune, compte tenu des difficultés rencontrées en 1842 pour la construction du viaduc de Meudon et de la tranchée de Clamart. Il obtiendra, après procès, un dédommagement de 800 000 frs de la part de la compagnie, pour travaux imprévus.
Changement de vie
En 1838, survient un tournant dans sa vie. Il avait perdu deux ans auparavant son épouse, Louise Augustine Duret âgée de 41 ans, décédée le 2 juin 1836 des suites de son dernier accouchement, la naissance de sa fille Mathilde, née le 30 mai, treizième enfant du couple.
Marc Seguin convole donc en secondes noces, à Marmagne (Côte-d'Or) le 18 mars 1838, avec Marie-Augustine de Montgolfier, sa nièce par alliance. Elle a 19 ans, il en a 52. Mais son nouveau beau-père, Louis Simon Élie Ascension de Montgolfier, le père de son épouse, était également son ancien beau-frère, car il avait épousé Pauline Claudine Duret, sœur de Louise Augustine, première épouse de Marc Seguin ! Drôle d'imbroglio familial !
Son beau-père était alors propriétaire de l'ancienne abbaye de Fontenay, fondée en 1118 par Bernard de Clairvaux, à Marmagne, transformée en papeterie depuis la Révolution.
Marc Seguin rachète le tout, et restaure les usines et les bâtiments d'exploitation agricole. C'est aussi un changement de cap familial : victime des rivalités tenaces dans le monde industriel qu'il fréquentait auparavant, il décide de changer de vie, et s'installe à Fontenay avec toute sa famille.
Une famille qui s'agrandit encore, sa nouvelle épouse lui donnera six nouveaux enfants, il aura 75 ans lors de la naissance le 21 mai 1861, de sa dernière fille, Louise Marie Madeleine. Il a créé une sorte de phalanstère où vit toute la famille, filles, gendres, beaux-frères, belles-sœurs, enfants et petits-enfants, si nombreux qu'il n'y a jamais moins de 35 personnes autour de la table du déjeuner !
Il semble que ce second mariage lui ai donné une seconde jeunesse, car notre patriarche se passionne de nouveau pour les sciences physiques et mathématiques, il sera même élu le 26 juin 1845, au premier tour de scrutin, correspondant de l'Académie des Sciences.
Toutefois, l'homme vieillit, et supporte de plus en plus mal l'humidité de la Bourgogne, où il vivait depuis vingt ans et décide de rentrer au pays natal. Il achète donc en 1858 à son ancien beau-père Mathieu Louis Pierre Duret (qui est aussi le grand-père maternel de sa seconde épouse !) une vieille demeure de famille appelée Varagnes d'en Haut.
Il a maintenant 73 ans, mais son cerveau est toujours en ébullition ! Il continue à s'enthousiasmer pour le réaménagement et la transformation de son domaine. Il a toujours autant d'appétit pour les sciences, et s'intéresse maintenant au domaine aérien. Il construisit même un ornithoptère, engin volant dont le vol est assuré par des battements d'aile, sur le principe du vol des oiseaux (le premier fut dessiné par Léonard de Vinci), mais l'engin ne fit que quelques sauts de puce.
Il continue aussi à soutenir sa famille, et à se préoccuper du bien-être des Annonéens, pour lesquels il fit des dons aux œuvres sociales, et pour l'amélioration de l'orphelinat. Il rachète en 1861 la vieille papeterie familiale de sa belle famille Montgolfier, devenue Canson, pour lui éviter la faillite, et la confie à l'un de ses gendres.
Dans son domaine de Varagnes, il aménage des installations qui vont lui permettre d'en faire un lieu de réflexion et de création. Il fait ainsi construire une serre à double paroi, des ateliers de mécanique, de chimie, de peinture, une forge, une menuiserie, un lavoir, un séchoir révolutionnaire, une chapelle, mais aussi un observatoire.
Le parc lui-même est délicieusement aménagé : dans un livre sur Marc Seguin, il est décrit ainsi : « Le Parc, fort bien dessiné, cache [Varagnes] aux regards indiscrets et donne la quiétude nécessaire au chercheur. De la cour, fermée sur trois côtés, on voit les Alpes par temps clair. Des escaliers facilitent le cheminement des maîtres, mais aussi des jardiniers qui préparent les fleurs dans les serres. Les visiteurs découvrent avec étonnement le fameux bain de mer : on se baigne dans l'eau salée à laquelle des palettes tournantes donnent un mouvement de vagues. Les orangers alignés sur la terrasse gagnent l'immense jardin d'hiver. Quant à la chapelle, Marc Seguin a prévu grand, trois cents personnes peuvent assister à la messe célébrée par un aumônier. Lors des frimas, les invités ne sont pas obligés de sortir. Seguin a pensé à tout : par l'intermédiaire des tribunes, la chapelle communique avec le jardin d'hiver ».
En 1875, il entre dans sa 89e année. Ce grand vieillard à l'abondante chevelure blanche effectue toujours, par tous les temps, de longues promenades autour de sa propriété. Un matin, pourtant, il doit écourter sa promenade, son souffle devient court, et il doit s'aliter. Il comprend alors que son heure est venue et il s'éteint paisiblement, d'une fluxion de poitrine, le 24 février 1875.
La municipalité de Tournon fit ériger sa statue sur un terre-plein qui fait face au premier pont construit dans la ville en 1825, pour qu'il puisse le contempler pour l'éternité. Toutefois, lors de la destruction du pont en 1965, on fit bander les yeux de la statue afin qu'il ne puisse voir la destruction de son oeuvre.
Enfin, un dernier honneur posthume lui fut rendu par l'un de ses pairs aussi célèbre que lui, Gustave Eiffel, qui l'a choisi ainsi que 71 autres savants, industriels et scientifiques qui ont honoré la France entre 1789 et 1889. Ces 72 noms sont inscrits sur la périphérie du premier étage de la Tour, en lettres d'or en relief de 60 cm de haut. Marc Seguin figure sur le côté qui fait face au Trocadéro, il est le premier à gauche.
Pour plus d'informations, vous trouverez des compléments dans les liens suivants :
Marc Seguin dans lequel se trouvent d'autres liens imbriqués qui ont aussi servi ici
Sur la maison natale de Marc Seguin (voir paragraphe "La Commère""
Sur certains ouvrages de Marc Seguin