Gabriel du TILLET
Vers l'an V23, La Hallière est vendue à M. Gabriel-Étienne Dutillet qui finit d'acheter des parcelles vendues en biens nationaux. Le château appartient encore de nos jours à la famille.
L'acheteur dénommé Dutillet n'est apparenté ni à la famille Testu de Balincourt ni à celle des du Tillet. Son père, Gabriel Dutillet, praticien24, a acheté le 9 janvier 1742 l'office d'huissier et de sergent à verge25 au Châtelet de Paris. Le fils a poursuivi dans cette voie: il est avocat en 1791. Lorsque la société des Messageries Impériales est fondée le 24 mars 180926, remplaçant celle des Messageries royales, il figure parmi les administrateurs-adjoints27, comme le confirme la matrice de rôles pour la constitution foncière à Digny28. Il décède le 13 juin 1833.
Son fils Gabriel (1805-1902) lui succède à la Hallière, puis c'est au tour de son fils Gabriel-Étienne-Fénelon du Tillet (1850-1928) attaché au ministère des Affaires étrangères. Ce dernier épouse le 5 avril 1876 Jeanne-Julie-Félicité Dagault, riche héritière, petite-fille de Joseph Grandval, industriel de Marseille qui a construit sa fortune dans le raffinage du sucre. C'est un double mariage puisque Louise-Alphonsine Dagault épouse Jehan-Gabriel de Nouë, alors lieutenant au 18e régiment de dragons, fils de Léon-Valérien de Nouë, général de division et grand-officier de la Légion d'honneur29. Du mariage de M. du Tillet et de Mlle Dagault naissent deux enfants dont Gabriel-Étienne-Ludovic (1877-1966) qui fera la guerre de 1914-1918 et sera, pour sa bravoure et son courage, nommé chevalier puis officier de la Légion d'honneur30.
De génération en génération, les garçons perpétuent la tradition en portant le prénom de Gabriel. Quant au patronyme Dutillet, il est remplacé par du Tillet sur les matrices cadastrales d'Eure-et-Loir en 1926.