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Clocheteur, une profession originale !

14 Juillet 2021 , Rédigé par Jean-Marc CARON Publié dans #Professions insolites

Pierre Hoüard, l'un de mes nombreux ancêtres normands, exerçait conjointement plusieurs professions, journalier, batteur en grange, métier très saisonnier, et Clocheteur ! Si les deux premiers métiers m'étaient bien connus, qu'en est-il donc de celui de Clocheteur ! 

J'ai dû chercher quelque temps avant de trouver sa signification exacte. 

Dans un ouvrage ancien, le « Dictionnaire Historique des Arts, Métiers et Professions exercées dans Paris depuis le XIIIe siècle, d'Alfred Franklin », réédition d'un ouvrage paru en 1906, j'ai trouvé ce que cachait ce métier.

Pierre Hoüard vivait entre 1697 et 1752 à Ancourteville-sur-Héricourt, un petit village du Pays de Caux, en Seine-Maritime, à égale distance (20 km) de Fécamp et Saint-Valéry-en-Caux. 

 

Église d'Ancourteville-sur-Héricourt

Si j'ai choisi l'église pour illustrer cet article, c'est que le métier de clocheteur a un rapport étroit avec celle-ci.

Que dit donc ce dictionnaire à propos de cette profession ?  À l'article « Clocheteur », il fait un renvoi vers l'article « Crieurs de corps » ! Cela lève une partie du voile !

Tout d'abord, cet emploi relève de la corporation des Crieurs en général. Celle-ci existait déjà au XIIIe siècle, ils étaient des fonctionnaires publics assermentés qui criaient les actes officiels, les marchandises, les objets perdus, les enterrements, les convocations, les réunions des confréries, etc.

Le criage (nom donné à cette corporation) dépendait alors du domaine royal. Les crieurs officiels, qui étaient rémunérés par les particuliers (les demandeurs du criage), payaient ensuite  une redevance à l'État. Celle-ci devint peu à peu la source d'un revenu important. À Paris, sous Philippe-Auguste, un seigneur nommé Simon de Poissy reçut du roi l'affermage du criage. À son décès sa veuve en hérita, mais ne dut pas avoir de descendance,  car le roi en reprit la possession et la céda pour une rente annuelle de 320 livres à la Hanse des marchands de l'eau, origine de la Municipalité de Paris. Les crieurs étaient alors spécialisés, chacun dans une partie propre : les réunions de confrérie, les marchandises (eau, vins, huiles, etc.), les décès, les objets perdus, etc. chacune était dévolue à leurs propres crieurs.

Deux siècles plus tard, une ordonnance de février 1415 réunit en une seule confrérie tous les crieurs, qui avaient alors la charge d'annoncer toutes les informations de quelque nature qu'elles soient.

Toutefois, au siècle suivant, la communauté des crieurs n'était plus chargée que de l'annonce des décès et des enterrements. Ce fut l'origine de la spécialité « Crieurs de corps », ou Clocheteurs.

Vers le milieu du XIVe siècles, les crieurs qui étaient chargés de cette besogne se bornaient à annoncer les décès, et tournaient autour du défunt tant qu'il était exposé, en faisant tinter leurs clochette. Ils étaient pourvus d'une tenue spécifique.

Un clocheteur

Pour l'enterrement de Geoffroi de Varennes, chambellan du roi mort en 1352, on lit : 

« Pour deniers payez à Jehan Vingt-Soulz, crieur de corps, pour li et sept varlets crieurs de corps, pour leur salaire de sonner entour le corps dudit chevalier par deux jours, et d'icelui crier au Palais et ailleurs à Paris, 40 sols ». À la fin du siècle, ils commencent à fournir quelques objets relatifs aux enterrements ; ainsi, lors des obsèques du chanoine Jean de Grisery en 1379, ils « louèrent des cotes noires pour ceux qui portaient les torches ». Ceux qui avaient à « crier un corps » allaient par les rues annonçant les décès, indiquant le jour et l’heure des enterrements. Chaque crieur ne devait notifier qu’un seul décès par jour, « afin que chacun d’eux ait des besongnes par égale portion, au mieux que faire se pourra. »

L’accès que cet office leur donnait dans les maisons mortuaires firent que les familles s’adressèrent à eux pour différents apprêts qu’exigeait la cérémonie. C’est ainsi qu’ils devinrent peu à peu de véritables entrepreneurs d’enterrements. Au début du quinzième siècle, ils ne se chargeaient encore de louer que « les robes et manteaux, serges et chapperons » exigés par l’usage ; ce sont du moins les seuls objets mentionnées dans l’ordonnance. Il est probable que les autres étaient fournis par l’Église.

À dater du dix-septième siècle, les crieurs représentent fidèlement notre entreprise de pompes funèbres. En septembre 1641, un édit leur avait accordé le monopole des fournitures mortuaires, à charge par la corporation de payer à l’État une redevance annuelle, dont le produit devait être affecté au soulagement des enfants trouvés. L’édit nous apprend qu’il était abandonné annuellement environ 350 enfants, sur lesquels on n’en élevait souvent pas un ; que la plupart mouraient «  à faute de nourriture », que d’autres étaient vendus pour estre supposez ou servir à d’autres mauvais effets. »
Enfin, au cours de 1642, les crieurs obtinrent de nouveaux statuts, qui organisèrent la communauté sur les bases fixées par l’édit rendu l’année précédente.
Pour être admis dans la corporation, il fallait être enfant légitime, faire profession de la religion catholique, et être de bonne vie et mœurs. En outre, « les nouveaux reçus en la compagnie seront admonestez de se comporter honnestement, et de ne rien faire dérogeant à leur condition ; d’honorer les anciens et officiers de ladite compagnie ; et lors des comptes et assemblées, qu’ils se garderont bien de prendre parole avec aucun et de ne point jurer ny blasphémer le saint Nom de Dieu, à peine pour la première fois de dix livres d’amende, et les autres fois selon leur démérite qui sera jugé par la compagnie. »
La communauté des crieurs aura le privilège exclusif de fournir «  les choses nécessaires pour les pompes funèbres. »

Corbillard de première classe

En 1606, Nicot, dans son dictionnaire « Thresor de la langue française » en donne la définition suivante :

Crieurs de trespassez, Ferales praecones, Funerum indictores, atrati anteambulones. Bud. Sont ceux lesquels estans vestus de robbes longues noires, et portans bonnets en dueil, avec chacun sa cloche pendant en la main, et portans les armes du trespassé peintes en papier attachées à leurs robbes, devant et derriere, vont criant et publiant par les carrefours de la ville le decez du trespassé, l'heure et lieu de son enterrement, et faisant presque une publique semonce, tant de convoy, que de priere pour le trespassé. Il y en a le nombre de xxiiij. à Paris, lesquels à ce faire ne peuvent estre audit nombre de vingt-quatre, si ce n'est qu'ils crient le Roy ou la Royne decedez. Car pour crier quelque autre personne que ce soit, tant soit-elle de grande authorité, ils ne peuvent estre pour le plus que au nombre de vingt trois. Au dessous duquel qui plus en prend pour le cri, et plus est honnorablement crié, et vont apres au convoy marchans en pareil habit devant le cercueil et biere du corps sonnans et branslans leursdittes clochetes.

L'Académie Française, dans ses dictionnaires de 1694 (1ère édition), 1762, 1798 et 1832 (4ème, 5ème et 6ème éditions) indique : 

Il signifie encore, Certains Officiers, qui alloient autrefois crier par la ville, pour advertir qu'il y avoit quelque chose à vendre, que l'on avoit perdu quelque chose, ou que l'on eust à prier Dieu pour quelqu'un, & se trouver à ses funerailles. Et on les appelloit Jurez Crieurs de corps & de vins.

Leurs principales fonctions sont presentement d'inviter aux funerailles des Grands, & d'avoir soin de la tenture & de la pluspart des ceremonies. Au service des Princes, les Jurez Crieurs vont faire la semonce, avec leurs habits de ceremonie & leurs clochetes.

Dictionnaires d'autrefois

Les « draps, serges blanches et noires, veloux, satins, robbes de deuil, paremens, poësles, carrez, plaques, daiz, carreaux, chapelles ardentes, argenteries, et toutes autres choses généralement quelconques » appartenant à la corporation seront réunies dans un magasin spécial, dont l’inventaire sera dressé tous les ans.
Il était interdit aux crieurs d’aller offrir leurs services. Ils devaient attendre d’être mandés par les héritiers ou les exécuteurs testamentaires du défunt. Le crieur dont parle Lisette dans Le Légataire universel a donc manqué à tous ses devoirs : 

            Hélas, mon cher monsieur, je dis ce que j’ai vu.
            Après avoir conduit ces messieurs dans la rue,
            Où la mort du bonhomme est déjà répandue,
            Où même le crieur a voulu, malgré moi,
            Faire entrer avec lui l’attirail d’un convoi...

Le crieur qui avait organisé une cérémonie funèbre touchait un cinquième de la somme qu’elle avait rapportée à la corporation.
Comme on l’a vu, la communauté avait dans ses attributions le convoi, les tenture et d’une manière générale tout ce qui ne concernait pas l’Église. Il fallait s’adresser au curé pour la fourniture de la bière, ainsi que que pour la cérémonie religieuse, et à un cirier pour la fourniture des cierges. Mais les crieurs se chargeaient volontiers de servir d’intermédiaire auprès de la fabrique.

Aux obsèques de Colbert, l’embaumement du corps coûta 150 livres ; le cercueil de plomb, 85 livres. ; le deuil de la veuve et des domestiques, 2.674 livres. ; les frais funéraires, 14.456 liv. ; et le crieur reçut, pour location du matériel, 6.000 livres. 
 

Tombeau de Colbert dans l'église Saint-Eustache de Paris

À sa mort en 1683 il faut protéger son char funèbre par une escorte de gardes du peuple dont il était injustement mal aimé.
Il est enterré à Saint-Eustache qui était la chapelle de famille des COLBERT, où sont conservées ses jambes tandis que le reste de sa dépouille est transféré dans les catacombes de Paris en 1787.
Son magnifique mausolée est l’œuvre de Coysevox. Le défunt y est représenté en priant, entouré par deux figures allégoriques qui représentent la Fidélité (à gauche) et la Foi.
Le convoi de COLBERT eut lieu de nuit, par crainte de la haine du peuple qui l’accusait de l’augmentation des impôts.

Décès de Colbert

Jean-Baptiste Colbert (1619-1683)
Marc Antoine Gérard de Saint-Amant

 

 

 

 

 

 

 

 

Le poète Saint-Amant, dans une pièce intitulée La nuict,  se plaint du bruit que faisaient les crieurs en annonçant les décès, et prétend que le tintement de leur sonnette troublait fort les bons bourgeois :

Le clochetteur des trespassez,
    Sonnant de rüe en rüe
De frayeur rend leur coeurs glacés, 
    Bien que leur corps en suë.
Et mille chiens, oyant sa triste vois,
Luy répondent à longs abois.

Pour remplir cet office, les crieurs revêtaient une dalmatique noire, semée d’emblèmes funèbres. Ils allaient, agitant leur clochette et psalmodiant d’un ton lugubre le nom, les titres et l’adresse du défunt : Priez Dieu pour l’âme de M. X, de messire X, de demoiselle X, de haute et puissante dame X, ou de très haut et très puissant seigneur X, qui vient de trépasser en son logis rue…

….. Le clocheteur m’éveille,
Et d’un lugubre son recommande à prier
Pour l’âme de Paul Tron, lui vivant écuyer

Ils crient, dit Jean Nicot, «  par les carrefours de la ville le décès du trépassé, l’heure et le lieu de son enterrement, et faisant presque une publique semonce, tant au convoi que de prière pour le trépassé. Et vont après au convoy, marchans en pareil habit devant le cercueil et bière du corps, sonnant et branslans leursdittes clochettes. » Lorsqu’ils précédaient un convoi, ils portaient souvent attachés devant et derrière leur dalmatique une feuille de carton sur laquelle étaient peintes les armoiries du défunt.
Au dix-huitième siècle, le bureau de la communauté était situé rue Neuve-Saint-Merri, dans une maison qui avait été habitée, dit-on, par Catherine de Médicis. C’est là que les crieurs remisaient les corbillards, carrosses et chevaux nécessaires pour le service des enterrements, et qu’ils conservaient les tentures, catafalques, habits, manteaux, crêpes, pleureuses, gants, etc., qu’ils étaient autorisés à fournir.

Corbillard de deuxième classe


La population de Paris augmentant sans cesse, les décès se faisaient de plus en plus nombreux ; puis, la mode était venue de déployer une ridicule magnificence aux enterrements des grands seigneurs, des financiers, des enrichis de toute espèce, coutume qui ne pouvait que profiter à la corporation des crieurs. C’était elle qui fournissait ces immenses corbillards dont la construction était si peu solide que des bourreliers, des selliers, des charrons, dissimulés dans l’intérieur, se tenaient prêts à réparer les accidents toujours prévus. Mercier prétend que pendant le trajet du domicile à l’église et de l’église au cimetière, ces ouvriers passaient leur temps à jouer aux dés sur le cercueil.
L’usage s’était conservé de faire suivre le corps par des pauvres, qu’on habillait, et auxquels on distribuait des cierges et de l’argent. On voyait souvent défiler dans la rue des enterrements escortés de deux cent et même quatre cent pauvres.

Le crieur, revêtu d’une longue robe noire et la sonnette d’argent à la main, marchait en tête du convoi qu’il avait organisé, et tenait l’emploi dévolu aujourd’hui aux ordonnateurs. La présence de deux ou trois crieurs à des obsèques était un grand luxe qui se payait cher. 

Restif de la Bretonne, dans son œuvre "Nuits de Paris" décrit ainsi un convoi : 

Restif de La Bretonne

"LE CONVOI (89e nuit)

Le soir, en sortant, je voulus passer par la rue des Bernardins. Un convoi, que le peuple nommait superbe, me ferma le passage, et je fus obligé de rétrograder pour prendre la rue de Bièvre. Lorsque je fus parvenu sur le quai de la Tournelle, je n'en fus pas moins arrêté par le convoi : plus de trois-cent pauvres, caparaçonnés d'étoffe, précédaient le corps ; une double bande de prêtres et de chantres marchait sur deux lignes, armée de cierges. Le chant était agréable, et en faux bourdon. Les rues étaient remplies, et tout le monde était aux fenêtres. Ainsi, jusqu'au dernier moment, subsiste la différence entre le pauvre et le riche ! Mais à quoi sert-elle ? Que signifie cette pompe, pour porter dans un amas de cadavres décomposés ce nouveau cadavre ? Prétend-on honorer le défunt, ou témoigner la joie de la succession qu'il laisse ? Quelle est cette stupide curiosité du peuple, qui se foule pour voir mener au sépulcre un riche qui lui ferait horreur s'il était découvert ? Le seul usage vraiment sensé consisterait à rendre le plus promptement possible à la dissolution végétale ce qui lui appartient, et dans des endroits séparés, non dans une fosse commune et dans un terrain où des millions d'hommes dissous depuis des siècles doivent répandre des miasmes mortels sur les villes, à proportion de leur étendue. C'est une des principales causes de l'insalubrité de Paris..."

Faire part de décès ancien

De toute manière, les frais avaient fort augmenté, et vers la fin du dix-huitième siècle un enterrement décent de petit bourgeois coûtait de sept à huit cent livres. Quand le fameux Fouquier-Tinville perdit sa première femme (1782), les dépenses funéraires s’élevèrent à la somme de 674 livres 12 sols, « tant pour le service que pour le convoi, les billets d’enterrement, tentures, manteaux de deuil, crêpes et gants »

Antoine Fouquier-Tinville
Jugement de Fouquier-Tinville au Tribunal révolutionnaire


 

Revenons en à mon ancêtre (à la neuvième génération) Pierre Hoüard qui exerçait ce métier à Ancourteville-sur-Héricourt. Il ne devait pas avoir souvent l'occasion de s'exprimer comme clocheteur dans ce petit village, il  louait plutôt ses bras comme journalier où comme batteur en grange. Il était fils d'Alexandre Hoüard et de Françoise Duhamel, et avait deux frères, Nicolas, l'aîné, aussi batteur en grange, et un autre Pierre, le plus jeune des trois, qui exerçait le métier de tisserand.

Batteurs de grain
Un tisserand

 

 

 

 

 

 

 

 

Pierre se maria deux fois, avec Anne Frébourg, originaire d'Héricourt-en-Caux, où eut lieu la cérémonie le 24 mai 1723, fille de Jacques et de Marie Dupray, mariage d'où est issue une fille, Marie-Anne Hoüard, qui sera mon ancêtre (G8).

Anne Frébourg décède à Ancourteville le 25 octobre 1736, et son époux convola en secondes noces deux ans après, le 14 avril 1738, dans la même commune, avec Marie-Anne Genet, âgée d'environ 24 ans, il en avait plus de 40. Je ne connais pas d'enfants de cette seconde union.

Sa fille Marie-Anne naquit à Ancourteville le 24 novembre 1735, et se maria aussi deux fois. Son premier mari, Jean-Baptiste Dupré ou Duprey, originaire des Ifs, y épousa Marie-Anne le 26 février 1761. Il avait 24 ans, elle 25. Ils eurent ensemble 5 enfants, 4 garçons : Jean-Baptiste François, journalier, en 1761, Barthélémy, né en 1765 et décédé en 1766, Pierre Vincent, siamoisier, en 1767, et Jean-Baptiste Modeste en 1771, et une fille, Marie-Anne en 1769.

Jean-Baptiste Dupré, son mari, décède aux Ifs le 16 décembre 1771, et Marie-Anne se remarie aux Ifs le 7 février 1774 avec Adrien Rivière, un charron, originaire de Renfeugères, un hameau aujourd'hui rattaché à la commune de Goupillières, toujours en Seine-Maritime. Il n'auront qu'une fille, Marie-Angélique, qui sera mon ancêtre à la septième génération.

Adrien Rivière, charron, né à Renfeugères le 4 mai 1740, et décédé à Bouville le 23 messidor An IV (11 juillet 1796) était fils naturel de Marie-Anne Catherine Rivière, native de Sierville le 7 octobre 1709, et décédée à Eslettes le 20 novembre 1771. Bien après la naissance d'Adrien, elle s'est mariée à Goupillières avec Adrien Cheminel le 7 février 1758, son fils naturel Adrien avait déjà 18 ans. Je ne connais pas d'enfant de cette seconde union.

Un charron

Marie-Angélique Rivière, fille d'Adrien et de Marie-Anne Hoüard, naquit aux Ifs, un hameau qui fut par la suite rattaché à Bouville (qui fut un temps nommé Bouville-les-Ifs) le 22 juin 1778. Elle convola en juste noces le 30 pluviôse An VII (18 février 1799) avec un garçon de son âge, journalier et maçon de son état, Nicolas Martin Eustache Langlois, originaire de Motteville où il naquit le 12 juillet 1778, et où le mariage fut célébré.

Château de Motteville

Nicolas Martin Eustache était fils de Nicolas Langlois, aussi maçon, de Motteville, et de Catherine Mauvial, domestique, dernière née (en 1746) d'une fratrie de dix enfants, originaires de Saint-Pierre-le-Vieux.

Nicolas Langlois et Catherine Mauvial eurent aussi neuf enfants, dont les trois premiers furent des filles (entre 1772 et 1776), les deux suivants des jumeaux (dont Nicolas Martin Eustache et son frère Georges Nicolas, nés tous deux le 12 juillet 1778 à Motteville où Georges Nicolas décéda 3 mois après le 10 octobre) et les quatre suivant furent aussi de sexe masculin, de 1782 à 1791, tous nés à Motteville.

Le couple formé par Nicolas Martin Eustache Langlois et Marie Angélique Rivière fut presque aussi prolifique que les deux générations qui les précédèrent, car ils eurent à leur tour 6 enfants, 3 filles et 3 garçons, entre 1804 et 1820. Nicolas Martin Eustache décéda à Motteville le 4 septembre 1858, et son épouse luis survécut un an, elle trépassa à Motteville le 24 août 1859.

Parmi leurs six enfants, le cinquième, Nicolas Dominique, né à Motteville le 3 mars 1818, fut d'abord journalier avant de faire une carrière d'aiguilleur dans les chemins de fer. Il se maria à Croix-Mare le 14 août 1845, il avait 27 ans, avec Alexandrine Rose Dézoïde, âgée de 24 ans, étant née à Mont-de-l'If le 30 septembre 1831. Elle exerçait le métier de tisserande.

Ils furent les parents de mon arrière-grand-père maternel, Dominique Arcade Langlois né à Motteville le 27 décembre 1848. Il était garde particulier, un métier correspondant à garde chasse aujourd'hui, et avait épousé à Cideville le 19 01 1869 Marie-Caroline Leblond, mon arrière-grand-mère, blanchisseuse, native de Cideville le 5 avril 1842.

Un garde chasse
Blanchisseuse à la plage

 

 

 

 

 

 

 

 

Et naquit mon grand-père, Georges Lucien Arcade, clerc de notaire, le 16 06 1885 à Cideville.

Mon grand-père, Georges Lucien Arcade LANGLOIS (1885-1920)

 

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